Dorer la pilule
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Side Effects investit la dépression, la psychanalyse et l’industrie pharmaceutique comme les éléments constitutifs d’une vaste farce boursière qui doit conduire des êtres sans scrupules à se piéger les uns les autres et à s’enrichir en profitant du système. Et c’est ici que le goût de Steven Soderbergh pour le jeu – casino, braquage, escroquerie, mythomanie, déguisements – trouve ses limites, en ce qu’il échoue à inventer un dispositif ludique apte à respecter le milieu choisi. La complaisance avec laquelle le cinéaste orchestre son petit théâtre de la cruauté n’a d’égale que la profonde inanité de sa démarche cynique : la mise en scène clinique représente sur un même plan d’une part la souffrance morale et physique qui nous est donnée pour vraie, d’autre part l’interprétation d’un rôle de dépressif que l’on démasque avec sourire et clin d’œil. Je vous ai bien eus, non ? Peut-être, mais à quoi bon ?
Ce postulat place le réalisateur dans une position de contrôle démiurgique : il remue ses fantoches sans profondeur, tire leurs ficelles, nous montre ce qu’il veut bien nous montrer d’eux. Le jeu de dupes s’avère extrêmement artificiel, son absence de propos critique clair nous renvoie la désagréable impression de suivre, tant bien que mal, les théories du complot d’un tonton assis à la table familiale, persuadé de démasquer tous ces profiteurs du dimanche, à savoir les dépressifs, les psys, les lesbiennes – forcément diaboliques. La bêtise est confondante. Curieux pour un cinéaste dont l’intelligence est à ce point louée par les professionnels de la profession.
Créée
le 13 août 2021
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