Ecrire la critique d'un Jodorowski est une tâche difficile. C'est pour cela que je vais éviter de me lancer dans l'intellectualisation d'El Topo. Déjà, parce que le film est tellement riche en symboles et en mythologie qu'il faudrait écrire un mémoire pour être complet. Et ensuite parce que se serait mentir que de dire que j'ai saisi toute l'essence du message qu'à voulu faire passer Jodo. Je laisse la tâche a des gens plus intelligents.
Le film se divise en deux parties, à l'ambiance très différentes. A telle point que l'on dirait deux films différents réuni dans un seul. Dans la première, on assiste à des duels entre El Topo et quatre types, tous plus étranges, les uns que les autres. A chaque fois, El Topo s'en sortira. Pas toujours de la manière la plus honorable qui soit.
La seconde partie suit la mort puis la résurection d'El Topo au milieu d'un parterre de Freaks. Un jodorowski sans cul-de-jatte, est un jodorowski raté. Un peuple de monstres mis à l'écart d'une petite ville qui transpire de tous les vices de l'humanité. Violente, perverse, intolerante.
Comme souvent dans les trois Jodorowski que j'ai vu jusqu'ici (Santa Sangre et la Montagne Sacré), je me suis posé beaucoup de questions, mais n'ai eu que très peu de réponse... Pourquoi le gamin est -il à poil ? Pourquoi l'erzatz de ce Frank Zappa en string a-t-il une voix de femme ? Pourquoi ce mec vit entouré de dizaines de lapins ? Pourquoi El Topo se met-il à manger une ruche ? Pourquoi ressuscite-t-il en ayant changé de couleur de cheveux ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Vous l'aurez compris, une bonne partie de ce film reste pour moi un mystère. Le visionnage du film a-t-il pour autant été désagréable ? Non.
J'éprouve pour les films de Jodorowski une sorte de fascination inexplicable face à l'ambiance surréaliste qui se dégage de ses scènes. C'est un peu comme lire une BD sans savoir lire. Ou admirer un tableau de Dali, sans en décrypter les symboles. On ne comprend pas tout, mais regarder les images nous suffit.