Election 1
7.2
Election 1

Film de Johnnie To (2005)

Comment dit-on "Parrain" en Hongkongais?

Connu comme le loup blanc à Hong-Kong, où il est un réalisateur reconnu depuis la fin des années 80, Johnnie To n'aura franchi nos frontières qu'à l'aube des années 2000 avec l'excellent The Mission. Profitant de la vague d'intérêt pour le cinéma asiatique qui a déferlé sur le vieux continent en même temps qu'un certain Matrix, il s'est solidement implanté parmi les auteurs reconnus chez nous, au point de tourner en 2009 avec un autre Johnny, le notre, le vrai, Mister Hallyday en personne. Sortis dans nos vertes contrées en 2005 et en même temps, son duo Election en a fait l'égal des grands cinéastes de films criminels, à l'instar d'un Scorsese ou d'un Coppola.

La comparaison avec la fresque familiale de ce dernier est facile tant les points communs avec Le Parrain s'imposent d'emblée. Ici, nous ne sommes pas dans la mafia italienne mais au cœur de la triade, qui se retrouve avec un épineux problème à régler : comme tous les trois ans, il faut élire un nouveau boss à la tête de l'organisation. Une position qui, bien entendu, attire les convoitises de plusieurs individus pas forcément recommandables. En l'occurrence, s'affrontent comme candidat au poste suprême deux individus aux méthodes (à priori) opposées, le calme Lok et l'ultra violent Big D. Et il ne suffit pas ici d'envoyer 1 ou 2 par SMS pour en favoriser un...

Johnnie To filme ces affrontements à distance avec régal, sa mise en scène inventive et souple est un véritable atout dans le film, qu'il choisisse de montrer des réunions de famille ou des scènes de bagarre d'un souffle rarement égalé dans un film de genre. Il est également capable d'instaurer un suspense à couper au couteau avec presque rien, lors d'une scène à un feu rouge qui risque de faire craquer plus d'un accroc aux sensations fortes.

S'opposant derrière la caméra, deux grands messieurs du cinéma hongkongais, Simon Yam, habitué du réalisateur, est glaçant dans le rôle de Lok, tandis que Tony Leung Ka-fai joue les boules de nerf survoltées, pendant asiatique du Joe Pesci des Affranchis ou de Casino.

Superbe film de genre hongkongais, démontrant une fois de plus toute la maîtrise de la caméra de Johnnie To, cette plongée au cœur de la triade est à ne surtout pas manquer pour les amateurs de gangsters.
Hyunkel
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 15 janv. 2012

Critique lue 257 fois

1 j'aime

Hyunkel

Écrit par

Critique lue 257 fois

1

D'autres avis sur Election 1

Election 1
SanFelice
7

Diplomatie mafieuse

L'élection qui donne son titre au film, c'est celle du président de la Wo Sing Society, qui est une des principales triades hong kongaises, président qui est élu par les caciques pour un mandat de...

le 19 mars 2014

32 j'aime

1

Election 1
IllitchD
9

Critique de Election 1 par IllitchD

Election nous plonge dans une élection bien particulière, celle d’un chef de triade qui doit se faire élire démocratiquement par ses pairs. Et comme en temps d’élection, les candidats font leur...

le 6 févr. 2013

21 j'aime

4

Election 1
Docteur_Jivago
7

Au coeur des triades

Tous les deux ans, les "oncles" d'une des plus anciennes triades de Hong Kong élisent un nouveau chef, mais la rivalité entre deux nouveaux candidats est de plus en plus forte et risque de...

le 24 oct. 2016

20 j'aime

Du même critique

Ma première fois
Hyunkel
3

L'amour au temps du Biactol

Bon en même temps, c'est vrai qu'avec un titre pareil, il ne fallait pas s'attendre à un film contemplatif sur la méditation transcendantale. Et que le résumé laissait augurer du pire. Mais bon, de...

le 17 janv. 2012

57 j'aime

6

Il était temps
Hyunkel
4

Back to the boring

Empereur de la comédie romantique à l'anglaise, Richard Curtis fait prospérer les vendeurs de mouchoirs depuis déjà vingt ans. Qu'il soit derrière la plume, comme pour 4 mariages et un enterrement et...

le 27 nov. 2013

29 j'aime

17

The Dark Knight Rises
Hyunkel
5

Gotham champ de bataille

Il y a sept ans, avant la sortie de Begins, Nolan partait avec le confort offert par un anonymat relatif, et surtout le désastre innommable, ineffable et total qu'était Batman et Robin. Aujourd'hui,...

le 27 juil. 2012

28 j'aime

7