C'est le deuxième film de Johnny To que je regarde, après "filatures" (critique rédigée il y a deux jours). Il faut savoir que je découvre ce cinéma de Hong Kong que j'ignorais complètement l'associant - sans trop savoir et à tort - aux films de Kung fu, Bruce Lee, Jacky Chan et autres joyeux drilles.
En première impression, c'est quand même la classe au-dessus.
Là, une des plus anciennes triades de Hong Kong, la Wo Shing (ou la Fraternité dans la VF) remonterait à l'époque Ming (XIV à XVIIème, si je ne me trompe pas). Donc, la triade doit renouveler le mandat de son délégué général tous les deux ans. Et une rivalité entre deux gangsters Big D, un jeune ambitieux mais un peu tordu, un peu tout fou et Lok, un plus ancien, plus mature mais surtout plus calme et réfléchi, les opposent pour la possession du pouvoir et du sceptre qui a mystérieusement disparu. Tout ceci sous un contrôle assez sévère de la police qui incarcère différents membres de la triade pour tenter au moins de la contrôler. S'ensuivent des opérations d'intimidation et de baston jusqu'à la victoire, logique, de Lok.
Si j'ai éprouvé le besoin de raconter le film, c'est qu'il m'a fallu le voir deux fois de suite, car je n'avais pas tout compris à la première...
Parlons maintenant du film.
Le scénario me semble apporter quelque originalité à ce genre de film avec ce type d'élection tous les deux ans car j'ai tendance à être plus habitué à la transmission héréditaire ( parfois aussi à la force du poignet ou du révolver) du pouvoir dans les gangs.
La violence, habituelle dans ce genre de cinéma, est très supportable ici ; je suis toujours étonné de voir le nombre de coups sur la tête - avec une grosse pierre - nécessaires pour parvenir à achever un homme. Si j'avais été à la place de celui qui reçoit les coups sur la tête, un ou deux coups auraient largement suffit. Soit.
On notera l'inventivité du scénariste et de la mise en scène pour varier les plaisirs : un gros bâton d'au moins dix centimètres de diamètre, des sabres genre machette, des gros cailloux, des bouteilles dans un bistrot, des coups de pelle, des coups de pied, les gars mis dans une caisse en bois qu'on fait rouler du haut d'une montagne façon Sisyphe, le gars mis, artistiquement, dans une poubelle de rue et je dois en oublier.
Pour ce deuxième film de To que je regarde, je constate encore que les acteurs conservent un appétit de bon aloi (un bon coup de baguettes, dirais-je ). Au moins une scène sur deux, où ils bouffent. Il n'y a guère que dans les parties de baston où ils ne mangent pas parce que ça ne doit pas être bien pratique de faire les deux en même temps...
On retrouve les acteurs habituels Simon Yam (Lok), Lam Suet (ici Grosse tête) qui a un solide appétit, Tony Leung Ka Fai (Big D) pas si big que ça, ...
Prochaine critique : Election 2