Étant déjà familiarisé avec le système électorale des triades, on rentre ici directement dans le vif du sujet (d'autant que les personnages ont pour la plupart déjà été présentés) ce qui dynamise ainsi une narration déjà soutenue.
Le contexte politique est également beaucoup plus poussée que le 1er avec le personnage du mafieux qui tente de moderniser les triades en les rendant plus légales mais qui devra avant cela s'emparer du pouvoir de quelques manière que ce soit.
Et c'est justement la grande qualité thématique de ce second opus, c'est l’abolissement total des barrières entre le bien et le mal. Les protagonistes auxquelles l'on s'attache deviennent la scène suivante des monstres de cruauté et de barbarie et les salauds qu'on détestait une seconde avant nous prennent en pitié. Tout cela pour mieux nous conduire dans une impasse morale.
A ce titre la violence (encore une fois souvent hors-champ ou laissé dans l'ombre) insupportable de certains passages (un tétanisant moment avec des chiens) n'est jamais graphique car elle appuie la spirale infernal du destin qui s’empare des prétendants au trône.
La mise en scène reste assez proche du 1er mais se fait moins posé et graphique au profit de plus de nervosité et de mouvements de caméra. La rigueur implacable, elle, est toujours de mise.
Élection plus qu'un polar est un film extraordinnaire.
Le 1er était un chef d’œuvre glaçant, le second est une gifle dérangeante et monstrueuse.
(critique rédigée en 2007)