Sorte de western moderne sous la forme d’un (faux) road-movie, magnifié par Conrad Hall.

Electra Glide in Blue (1973) est le seul & unique film réalisé par James William Guercio, qui nous retranscrit ici une sorte de western moderne sous la forme d’un (faux) road-movie à motos au cœur des magnifiques paysages de Monument Valley en Arizona.


Le réalisateur y dépeint l’essoufflement de la contre-culture et se veut ainsi être l’antithèse d’Easy Rider (1968). Le film met en scène une escouade de la Highway Patrol de l’Arizona au volant de leurs Harley-Davidson Electra Glide (d’où le titre du film). John Wintergreen et son collègue s’ennuient ferme sur les routes désertiques et tuent le temps comme ils peuvent (notamment en contrôlant tous les hippies qui leurs tombent sous la main). D’ailleurs, ils ne sont pas très bien vu, comme en atteste la séance de tirs où les flics s’entraînent sur l’affiche du film de Dennis Hopper. John Wintergreen n’aspire qu’à une chose, passer de 2 à 4 roues, délaissant sa moto pour une voiture en devenant détective (et pouvoir ainsi arborer fièrement stetson et cigare à la bouche).


Le film fut taxé de fasciste lors de sa présentation à Cannes, ce qui est sûr, c’est qu’il n’a laissé personne indifférent. En dépeignant une Amérique réactionnaire avec ses flics corrompus (pas tous, fort heureusement), James William Guercio nous donne à voir une toute autre image du pays de l’Oncle Sam post-Vietnam.


Devenu culte au fil du temps, ce n’était pas pourtant pas gagné puisqu’à sa sortie, le film ne rencontra jamais le succès. Et ce, malgré la belle composition de ses acteurs Robert Blake & Mitchell Ryan, ainsi que la superbe photo signée Conrad Hall, avec ces somptueux plans larges de l’Arizona nous renvoyant aux grandes heures des westerns de John Ford.


Seule ombre au tableau, et pas des moindre, une mise en scène mollassonne qui vient plomber l’ensemble du récit. Mais cela ne gêne en rien l’appréciation du film.


(critique rédigée en 2010, réactualisée en 2021)


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le 3 mars 2021

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