Ils mettaient les pieds où ils voulaient, et c'était souvent dans la gueule

Par le réalisateur de Not Quite Hollywood. Et preuve que les cousins n'avaient rien perdu de leur hargne : apprenant qu'un documentaire allait leur être consacré, ils décidèrent de produire le leur juste pour être sûr qu'il leur soit plus favorable ; et ils ont réussi à le sortir trois mois avant celui-ci.


Ce documentaire est un peu comme Jodorowsky's Dune : j'ai passé presque tout le film à me dire "mais bordel, c'est pas vrai, ils ont pas osé !?" Et vas-y que j'engage Franco Nero pour jouer un ninja, et vas-y que je te ponds un mélange de Lawrence d'Arabie, du Lagon Bleu, et de La Grande Course autour du Monde, et vas-y que j'inaugure les nouveaux locaux en grandes pompes avec une projection de Delta Force...


J'aime le cinéma de la Cannon. Ce n'est pas toujours réussi - les films à effets spéciaux, en particulier - mais il s'en dégage toujours quelque chose de sincère. Et c'est ce qui ressort de ce documentaire : les intervenants peuvent dire tout ce qu'ils veulent sur les cousins, ils ne peuvent leur enlever un amour touchant pour le cinéma, un talent certain pour le commerce, et un profond délire tendant à l'absurde. Certains ne tarissent pas d'éloges à leur sujet - comme Tobe Hooper, à qui ils ont laissé une paix royale pour filmer des long-métrages maboules - tandis que d'autres viennent bruler les VHS qu'ils ont tourné pour eux.


Le montage est haché, digne d'un clip ; cela va très vite, mais c'était nécessaire pour caser plus de 10 ans de folie en un seul métrage. Et encore, des perles comme Bloodsport ne sont même pas évoquées ; celle-ci a pourtant dû leur apporter quelques liquidités à une époque où ils en avaient bien besoin. En contrepartie, le réalisateur a l'art et la manière de dénicher les extraits les plus fumeux qui soient, comme cette magnifique scène de combat spatial de Superman IV, où les acteurs marchent clairement sur un fond bleu. En même temps, nous sentons chez lui un amour véritable pour ces margoulins et les œuvres inoubliables qu'ils nous ont offert.


Petite valeur ajoutée : cela m'a donné très envie de voir des productions qui manquent encore à ma culture, comme la rencontre fantasmée entre Vincent Price, Christopher Lee, et Peter Cushing dans House of the Long Shadows, Enter the Ninja et son Django ninja, ou encore Breakin et sa suite sur le break dance. J'en salive d'avance.

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le 23 janv. 2015

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Ninesisters

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