I'm not an elephant! I'm not an animal! I am a human being! I am a man!
Eraserhead avait été un succès critique étonnant au vu de l’étrangeté du film. David Lynch est donc devenu le Next Big Thing et eut des offres de films plus classiques pour des studios.
Elephant Man est l’histoire édifiante d’un homme né déformé, ne pouvant dormir allongé sous peine de ne pas pouvoir se relever à cause de son crâne trop lourd pour lui. David Lynch, qui avait basé son premier film sur un bébé déformé, semblait être un bon choix pour réaliser ce film. Et il l’est. C’est le scénario qui pose un peu problème. En effet, le scénario a beau être plutôt réussi, il ne laisse pas assez la part à la folie visuelle de son réalisateur, qui ne montre son talent peu commun que sur deux scènes, fabuleuses : la première et la dernière, vraiment dingue. Heureusement, les acteurs sont excellents, John Hurt, évidemment, dans un rôle à l’Oscar, auquel il apporte de la fébrilité bienvenue dans le timbre de voix et l’affable Anthony Hopkins, flanqué de son patron John Gielgud, excellent aussi. Lynch arrive aussi à faire exister les deux personnages féminins, interprétées merveilleusement par les lumineuses Anne Bancroft et Wendy Hiller. Mais le classicisme du film ennuie quelque peu, tant on connait l’histoire et on sait ce qui va se passer.
Lynch filme la cruauté comme personne, a un talent visuel incomparable. L’histoire est belle et triste, sincère et poignante. Mais elle n’a (plus) rien d’original, malheureusement. Il perd donc un peu de sa force avec le temps.