Elizabeth, l'Âge d'or est le second volet du biopic consacré à la souveraine. Dans cette suite, Elizabeth, forte de nombreuses années de règne, a mis le trône d'Angleterre sous le signe de la prospérité. Toutefois, derrière cette apparente force se loge une vulnérabilité et une peur de faillir, à son royaume et à soi-même.
L'arrivée d'un pirate espagnol, explorateur, va lui faire toucher du doigt un autre monde : celui de l'expédition, de l'aventure, hors des normes, des conventions, de la Cour, mais aussi hors d'atteinte pour elle. Fidèle à sa condition de reine, elle trouvera un moyen subtil mais douloureux de vivre les délices et douceurs qui lui sont interdits: une vie par procuration à travers la figure de sa première courtisane, prénommée également Elizabeth. Autour d'elle gravitent donc cette dame d'honneur, qui a la fraîcheur qu'elle n'a plus, mais aussi ses conseillers qui commencent à faner, flétris par les années. Elizabeth, l'Âge d'or tient l'équilibre entre la dimension personnelle et historique du bopic, mêlant le sentimentalisme au drame et à l'action.
En proie aux doutes et éprouvée par le temps, Elizabeth va devoir relever des défis d'ordre personnel et liés à la Couronne. Cette deuxième partie met à l'honneur un contexte historique qui se prête au grandiose: la tentative d'invasion de l'Angleterre par l'Espagne et son Invincible Armada en 1588, déclenché par la résurrection des conflits de religion sur toile de fond du complot fomenté par Mary Stuart. Ce passage marque le film par ses images épiques et montre la reine Elizabeth en guerrière, arborant pour l'occasion une longue chevelure.
Le film sait plaire par un éclairage divers des facettes du règne d'or d'Elizabeth, dans sa dimension psychologique et historique. Encore une fois, Cate Blanchett se montre magistrale pour incarner cette souveraine si puissante et si vulnérable.
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