Désir meurtrier
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Très intéressant. Imparfait mais très intéressant. C'est remarquable la façon dont Verhoven adapte son cinéma, le métamorphose, en fonction du genre et du pays auquel il s'attaque. Le tout en gardant sa patte et en ayant un recul, une finesse qui montrent qu'il a tout compris à son sujet, ici le cinéma bourgeoisie parisianiste français. Car c'est un vrai film français avec ses décors, sa photo, ses passages obligés. Verhoven s'est entouré d'une belle brochettes d'acteurs avec une Isabelle Hupert magistrale.
On ne peut pas dire qu'il pervertie réellement les codes du cinéma d'auteur français. Il les applique à la lettre en poussant simplement un peu plus loin les curseurs.
Le film a cependant deux défauts. Il est trop long, de facilement vingt minutes. Un film d'auteur français ça dure 1h30 et il y a une raison. Le rythme lancinant du genre ne se prête pas à être étiré sur la durée. On sent qu'il s'éclate et qu'il a trouvé un terrain de choix pour y développer les sujets habituels de son cinéma. Du coup il traîne un peu en longueur et tourne en rond.
Le deuxième défaut vient du couple que forment le fils d'Isabelle Hupert et sa compagne. Ce sont de loin les personnages les moins intéressants du film et ils font pâle figure à côté de la galerie de dégénérés qu'Elle nous offre. Heureusement le gag du bébé sauve un peu la mise.
Au final, ça semble aujourd'hui évident que Verhoven allait s'attaquer au cinéma français. Tout ses thèmes sont là, il est comme un poisson dans l'eau. Alors ça n'a pas peut-être pas l'impact immédiat du reste de sa filmo mais c'est plus insidieux et j'y repenserai probablement encore pendant quelques jours. Elle laisse un goût amer dans la bouche (ohoho) et je savoure l'ironie d'avoir attendu qu'un Hollandais nous fasse une telle frappe chirurgicale sur la bourgeoisie française.
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Créée
le 7 nov. 2016
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