Désir meurtrier
Le contrôle et la manipulation sont des thèmes récurrents dans les films de Paul Verhoeven notamment quand ce dernier s’entoure de personnages féminins comme l’étaient Nomi (Showgirls) ou Catherine...
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le 26 mai 2016
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Elle, c'est Michèle. Une femme active, indépendante, cinglante et étrangement détachée. C'est aussi la photo d'une enfant de 10 ans, couverte de cendres dans un jardin, dont le regard vide est le signe d'une seconde naissance terrifiante.
Elle est cruelle et lucide. Son entourage ne va cesser de le découvrir avec stupeur, eux qui pourtant semblent la connaître depuis si longtemps. Seul Richard (Charles Berling, triste et doux) "sait" et s'en accommode.
Paul Verhoeven nous offre ici un portrait de femme qui nous plonge avec une lenteur calculée dans une réflexion déstabilisante et, comme il sait si bien le faire, un malaise diffus constant (pas de répit, il fait part de cruauté aussi envers nous), qui pointe les parts d'ombres de notre rapport aux autres, de notre psyché.
Avec une finesse exceptionnelle, il saupoudre cette histoire d'un parfum d'irréalité qui nous met en porte-à-faux.
La question finale est simple et glaciale et il n'y a aucune réponse, à part celle que nous pouvons, difficilement, proposer : Qui est le plus monstrueux (ou normal, mais alors, qu'est-ce que la "normalité") de tous ?
Ce film est porté par Isabelle Huppert, surdouée, habitée par ce rôle ambigu, mais aussi par Laurent Laffite (personnellement, j'étais plutôt dubitative sur le choix du réalisateur) mais j'ai vite compris pourquoi : Il est si banalement inquiétant... Les autres acteurs sont à la hauteur de ce film extrêmement corrosif, équilibré, sans fausse note, où les pistes sont de plus en plus claires à suivre, et difficilement supportables/acceptables, à mesure que l'histoire se déroule... Avec une fluidité, une fausse nonchalance, légère et surtout mortifère.
Des teintes sophistiquées, une BO minimaliste et la voix d'Isabelle remplit tout l'espace...
Que ce film n'ait reçu aucun prix à Cannes et une aberration, une injustice incompréhensible.
Heureusement que d'autres jurys ont remédié à cette énorme idiotie en récompensant amplement ce film que, pour ma part, je déclare culte !
A voir et à revoir, car un premier visionnage, s'il n'a pas été assez immersif peut être insuffisant.
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Créée
le 7 mai 2017
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