La Femme Scorpion est de retour, plus redoutable que jamais !
Le premier film fut un véritable succès et son influence s'est vite fait ressentir. Baby Cart 4 : l'âme d'un père, le cœur d'un fils s'est ainsi inspiré de Sasori pour créer le personnage d'Oyuki, femme violée en quête de vengeance. Du coup, une suite devenant inévitable, moins de 6 mois après le premier opus, Elle s'appelait Scorpion débarque sur les écrans japonais.


Si Shun'ya Itô reste derrière la caméra et Meiko Kaji interprète à nouveau la tragique héroïne, le film s'affranchit tout de même de son prédécesseur. Ici, nous n'avons pas affaire à un Women In Prison mais à un véritable road movie. Cet épisode est bien plus féministe que le précédent, Nami/Sasori étant accompagnée de sept compagnonnes toutes victimes directement ou indirectement des hommes, les rabaissant au rangs de Geishas ou de "pondeuses" d'enfants. L'une d'elle a noyé son fils après que son mari l'ait quitté, une autre a tué son amant après qu'il ait violé sa fille, une troisième s'est retrouvée sur le trottoir... Ces femmes aux aboies, rejetées et condamnées, Sasori s'en fait le bras vengeur. Une évolution pour l'héroïne qui, dans le premier épisode, se battait pour sa propre cause. Ce parti pris du réalisateur se reflète dans sa mise en scène où l'héroïne ne cesse d'être icônisée (sublime Meiko Kaji, plus charismatique que jamais). On en oublierait presque qu'elle ne prononce qu'une seule phrase pendant tout le long du métrage.


Les passages oniriques sont toujours présents. On retiendra surtout une scène employant les codes du théâtre japonais traditionnel (kabuki) pour raconter le passé des sept héroïnes ainsi qu'un plan troublant : une cascade d'eau se teintant du sang d'une jeune femme venant de se faire violer. Le rythme de l'action est soutenu et le film racole moins du côté de la vulgarité, préférant le développement de ses personnages à l'accumulation de scènes extrêmes (qui sont cependant toujours bien présentes).


Avec Elle s'appelait Scorpion, Shun'ya Itô ne signe pas un meilleur film que La Femme Scorpion mais un film autre. Il récidivera d'ailleurs avec La Tanière de la bête, dernier volet qu'il réalisera. C'est cette volonté de proposer un film différent à chaque épisode qui fait qu'il est assez difficile de dire lequel des trois films est le meilleur. A défaut, on pourra toujours constater qu'ils sont tous excellents dans leur genre.

MajorTom
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le 4 janv. 2011

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