Un film vu à la fête de Lutte Ouvrière 2016 à 10 heures mat', tranquille.


Succintement, les filles du Plessis, c'est quoi ?
C'est le témoignage fictif compilant des problématiques féminines et féministes concernant les mineures enceintes qui, dans les années 70, étaient parquées dans des prisons morales sans pouvoir de réinsertion sociale, tout ça au lieu de laisser les jeunes filles avorter, garder l'enfant (???) ou être éduquées comme elles l'entendent. Mais bon, le principe est là : laisser les individus décider de ce qu'ils veulent avec leur corps et avec ce que ce corps produit, indépendamment des bondieuseries et de la sauvegarde de la Vie gniagniagnia pauv' curé.


Le film est caricatural jusqu'à l'écoeurement, la psychologie des personnages approche soit le niveau zéro soit le niveau autrement intitulé "merlin l'enchanteur" mais il montre néanmoins deux choses :


1° Au travers des portraits très divers que l'émancipation des mineures enceintes a été l'objet d'une lutte et d'une mémoire ; que cela n'a pas été donné de voir aujourd'hui les jeunes filles enceintes libres de mouvement. Bien sûr, il y a du chemin à faire, notamment devant l'emploi mais le principal est là : les filles du Plessis nous montrent que ça n'a pas été de la tarte et qu'il y a sans doute eu de nombreux infanticides et/ou suicides à cause du patriarcat religieux et capitaliste. Témoignage donc.


2° Même si ça tombe comme un cheveu sur la soupe, je ne peux qu'applaudir le processus de lutte collective, à savoir la grève et la manifestation dans la rue. Oh bien sûr les moyens sont très limités et ne concernent que les jeunes femmes enceintes mais ce serait oublier une chose, une chose qu'on oublie aujourd'hui. On oublie souvent que les années 70 étaient marquées par l'organisation collective des femmes et des hommes désireuses et désireux de l'émancipation des femmes vers leur propre autonomie, de leurs pensées comme de leurs corps, afin de pouvoir vivre ensemble, en harmonie dans la société. Bon, ce n'est pas encore fait, y compris dans les pays les plus riches mais c'est grâce aux organisations féministes (mixtes ou non, c'est pas vraiment la question), à la grève et à la manifestation qu'on a pu légiférer en faveur des jeunes femmes enceintes. Organisation donc.


Témoignage et organisation sont les deux clés de la lutte ouvrière dans la stratégie de la prise de pouvoir. Bon, là, c'est pas le cas, mais... il faudra bien un jour !

Andy-Capet
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le 16 mai 2016

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Andy Capet

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