Ce film m'a rapidement fait penser au travail de Nicolas Winding Refn. L’esthétisme, les travelling horizontaux (pas tant que ça par la suite), l'immobilisme des corps imposants puis l’ambiguïté des rapports mère-fils. J'ai vu après, que Pablo Larrain avait embauché Darius Khondji (directeur photo de la série "Too old to die young" du réalisateur pré-cité) dans sa future série "Faces".


J'ai quand même arrêté de faire les comparaisons et pu savourer comme il se doit.


Je ne pense pas que l'objectif était de s'immiscer dans la tête de la trop énigmatique héroïne. Mais plutôt d'essayer de se mettre à la place de son entourage qui essaieraient de comprendre ce qui se passe dans sa tête. En effet, nous n'avons pas beaucoup d'éléments qui pourraient nous procurer une position privilégiée pour la comprendre.


J'ai apprécié les fausses pistes narratives comme les non-développements des sujets trop lourds comme l'abandon d'un enfant ou l'absence de plan machiavéliques comme on pouvait s'y attendre.


On peut alors se laisser bercer par les prestations remarquables des acteurs, de la chorégraphie des corps, de la beauté des images, de la liberté des personnages qui s'opposent ou s'accordent avec l'auto-destruction et des actes immoraux. On peut reprocher une absence trop forte de pistes de réflexion mais cela ne m'a pas dérangé pour ce film.


Hâte de voir la tournure que va prendre le travail de Pablo Larrain.

TitoCasalibre
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le 5 sept. 2020

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