On n’y comprend pas grand-chose (…) énième bizarrerie turque a réserver aux fins connaisseurs...

Çetin Inanç est un cinéaste turc bien connu dans le milieu nanardesque pour avoir engendré bon nombre de plagiats et autres rip-off officieux, dont les plus connus sont Turkish Star Wars (Dünyayi kurtaran adam - 1982), Turkish Dirty Harry (Kelepçe - 1982), Turkish Rambo (Vahsi Kan - 1983), Turkish Mad Max (Olüme Son Adim - 1983), Turkish Jaws (Çöl - 1983) ou encore Turkish Rocky (Kara simsek - 1985).


Avouons-le tout de suite, il est difficile de dire exactement de quoi parle En Büyük Yumruk (1983), tant le scénario s’avère difficilement compréhensible. Tout juste parvient-on à comprendre qu’il est question d’un flic intègre et d’une journaliste qui vont s’allier pour nuire à un parrain de la pègre. Dans le rôle-titre, on retrouve Cuneyt Arkin dans le rôle de Murat, dit "le grand poing". Ce dernier est très connu dans la sphère nanardesque sous le sobriquet de « Alain Delon du Bosphore », un habitué de Çetin Inanç puisqu’il incarnera à deux reprises le sosie du Rambo moustachu.


Pour le reste, évitez d’essayer de comprendre de quoi il en retourne et savourez plutôt les innombrables stock shot volés par le réalisateur sur bon nombre de productions étrangères, avec pêle-mêle : Bons Baisers de Russie (1963), Goldfinger (1964), L'Inspecteur Harry (1971), French Connection (1971) avec la séquence dans le parking souterrain où l’on aperçoit Gene Hackman ou encore Le cercle noir (1973) avec la poursuite en voiture où Charles Bronson défonce une vitrine. Il s’agit d’une habitude de la part du réalisateur qui fera de même sur bon nombre de ses films suivants. Par manque d’argent et plutôt que de trouver un système B, il préféra aller piocher sans la moindre gêne en réutilisant des séquences entières, essentiellement des scènes d’action (et toutes les poursuites en voitures ou à motos que vous verrez dans ce film), d’ailleurs, le résultat saute aux yeux, puisque d’une séquence à une autre, on passe d’un cadre ayant pour paysage une ville turque à celui d’une ville américaine avec des cylindrées US ou d’une ville du Far West avec des carrioles !


Du haut de ses 75min, le film nous parait durer bien plus longtemps, face à une intrigue difficile à cerner. On pourra donc aisément tuer le temps à essayer de reconnaître d’où proviennent les stock shot ou alors s’amuser en regardant de quelle manière le réalisateur a charcuté son film au montage. Enfin, il est intéressant de constater qu’en dehors du sosie d’Alain Delon dans le rôle principal, on retrouve aussi Hüseyin Peyda (le bad guy dans Turkish Rambo 2 (Korkusuz - 1986)), Meral Orhonsay en sosie rondelette de Wonder Woman et le plus marquant d’entre tous, Yavuz Selekman à mi-chemin entre le sosie turc d’Adam Driver et de Richard Kiel (le « Requin » dans James Bond) puisque ce dernier se retrouve lui aussi avec une dentition d’acier (enfin… à défaut d’en avoir les moyens, ils lui ont simplement foutu du papier d’aluminium sur les dents).


Bref, on n’y comprend pas grand-chose mais ça reste une énième bizarrerie turque qu’il vous faut voir au moins une fois dans votre vie, du moins, pour les fins connaisseurs...


http://bit.ly/CinephileNostalGeekhttp://twitter.com/B_Renger

Créée

le 30 sept. 2021

Critique lue 195 fois

1 j'aime

RENGER

Écrit par

Critique lue 195 fois

1

D'autres avis sur En Büyük Yumruk

En Büyük Yumruk
Nessie_Wqt
1

Sale temps pour les sbires moustachus

Le titre signifie "Le plus grand coup de poing" et c'est exactement l'effet qu'il m'a fait lorsque j'ai eu la chance de le voir pendant la nuit Nanarland 2021. Comme tout film turc de l'époque, il...

le 18 oct. 2021

2 j'aime

3

En Büyük Yumruk
Faire_caca
8

Je mets les pieds où je veux Little John, et c'est souvent dans la gueule.

Cette célèbre phrase que l'on doit à Chuck Norris s'applique parfaitement à En Büyük Yumruk. Cüneyt Arkın c'est à la fois le pendant turc de Chuck Norris pour la bagarre et d'Alain Delon pour le côté...

le 19 août 2014

2 j'aime

En Büyük Yumruk
Fry3000
8

Cuneyt Arkin power !

Un grand classique du nanar Turc comme seul le duo Cetin Inanç/Cuneyt Arkin sait en faire. Du plagiat, un vrai festival de stock-shots, et une incompréhension toujours très poussée des bases du...

le 23 sept. 2010

2 j'aime

Du même critique

Mad God
RENGER
8

30ans de tournage devant lesquels on hallucine bouche-bée devant le résultat.

Second long métrage pour le magicien des effets-spéciaux, après avoir apposé sa patte et sa légende sur bon nombre de films culte ou qui ont marqués toute une génération (La guerre des étoiles -...

le 21 juin 2022

35 j'aime

Monty Python - Sacré Graal !
RENGER
2

Armez vous de patience, c'est ce que vous avez de mieux à faire.

Premier long-métrage pour l'équipe des Monty Python où ils réalisent avec Monty Python, sacré Graal (1975) une comédie lourde, exaspérante et extrêmement vide. Certains gags sont beaucoup trop...

le 5 mai 2011

27 j'aime

17

Ready Player One
RENGER
2

Grosse désillusion, de la SF chiante à mourir

Une belle grosse désillusion le dernier Spielberg. Moi qui l'attendais avec une certaine impatience. Son grand retour à la SF, à grands renforts de coups marketings, je suis tombé dans le panneau et...

le 20 mars 2018

21 j'aime

24