Le premier long-métrage de l'algérien Karim Moussaoui a un titre énigmatique : En attendant les hirondelles. Est-ce pour signifier que faute d'un printemps arabe, son pays n'évolue que peu, perclus dans des schémas traditionnels dépassés ? Le film déroule trois histoires qui n'ont qu'un lien ténu les unes avec les autres. C'est son principal défaut : il n'y a pas le temps d'approfondir les situations réduites à l'état de squelettes narratifs. Qui plus est, les trois récits ne possèdent pas la même intensité. Le plus réussi est le deuxième qui creuse à travers la relation entre deux anciens amoureux la piste d'une Algérie bloquée par ses coutumes et frustrant ses jeunes générations par une absence de modernité synonyme d'impossible liberté. L'ombre des années les plus noires du pays, avec le terrorisme, contamine par ailleurs la dernière partie du film sans pour autant parvenir à convaincre totalement. Reste que pour sa maîtrise formelle, au moins, il convient de retenir le nom de Karim Moussaoui qui semble avoir beaucoup à dire sur la société de son pays.

Cinephile-doux
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Au fil(m) de 2017 ... et 40 films à voir au 2ème semestre 2017

Créée

le 4 juil. 2017

Critique lue 806 fois

Cinéphile doux

Écrit par

Critique lue 806 fois

D'autres avis sur En attendant les hirondelles

En attendant les hirondelles
Sartorious
8

La route et ses bordures ou comment repenser sa trajectoire

En esquissant le portrait de personnages dans des moments de doutes et d’angoisses, Karim Moussaoui arrive, par un travail admirable de retenue de subtilité, à faire de ces trois segments narratifs...

le 30 nov. 2017

6 j'aime

En attendant les hirondelles
Christoblog
7

Il y a du Kieslowski et du Nuri Bilge Ceylan là-dedans

Le premier long-métrage de Karim Moussaoui place son auteur parmi les jeunes cinéastes mondiaux les plus prometteurs. Il y a en effet quelque chose de Krzysztof Kieslowski ou de Nuri Bilge Ceylan...

le 19 nov. 2017

4 j'aime

1

En attendant les hirondelles
TomCluzeau
8

l’Algérie d’aujourd’hui : état des lieux, états des hommes

Par principe, tous les films venus de pays où la production cinématographique est vacillante devraient être défendus. Parce que c’est une force du cinéma : faire entendre une pluralité de voix, faire...

le 14 nov. 2017

3 j'aime

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 27 mai 2022

75 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

73 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

70 j'aime

13