Au nom du père
À nouvelle décennie, nouvelle ère et nouveau départ pour Pixar Animation Studios. Désormais séparés de leur père fondateur, les magiciens de la 3D voguent vers des horizons inconnus avec un tout...
Par
le 7 mars 2020
60 j'aime
7
"Eh, Patrick ! Alors, qu'est-ce que t'as de beau comme idées ?"
"Alors, j'ai pensé à un univers fantasy tu vois, avec des personnages qui ressembleraient à des elfes multicolores et qui vivraient dans des champignons. Y'aurait aussi des dragons domestiques, des licornes sauvages et un bâton magique en guise d'héritage d'une magie ancestrale. Ca serait l'histoire de deux frères, l'un chétif timide, l'autre costaud rentre-dedans, qui partent à l'aventure avec une paire de jambes tenue en laisse, mais en fait, il s'agit de leur père tu vois ! Ah oui, et sur leur route, ils rencontreraient un lion-dragon, des fées motards, un flic centaure, un curly géant..."
"Attend, attend... t'as fumé quoi ?"
Vous l'aurez compris, ce premier Pixar de la décennie m'est apparu, tout comme Bob (appelons-le Bob), un peu fouillis. J'ai été peu emballé par l'univers visuel, totalement fourre-tout (et j'ose le dire, bien laid), de cette quête initiatique où deux frères s'embarquent dans une chevauchée fantastique pour redonner un corps à leur père avant le coucher du soleil. D'habitude, l'enfant qui sommeille en moi a grave envie de vivre dans les dessins animés et d'y côtoyer ses personnages. Or, là, pas du tout... Et il faut dire que cette couche de visuel étrange renferme un scénario assez simple avec un enjeu classique (allez, vite, à la recherche de la pierre fabuleuse !). La mise en place est longue et les rebondissements gentillets sont prévisibles. Sûrement que je n'étais pas dans le mood, ou peut-être que j'ai perdu mon âme d'enfant, mais j'ai trouvé le temps long. Rien ne m'a sensibilisé ni attiré dans ce gros pot pourri. Mais cela dit, et j'insiste bien sur ce point, la touche émotionnelle et les bons sentiments propres à la firme restent intacts. Les thèmes de la fraternité, de la transmission, des rites d'apprentissage font de En avant un film d'animation pertinent, juste et touchant (notamment la fin). L'humour est aussi à noter même si les studios Pixar n'en sont pas à leur coup d'essai et qu'on est bien en dessous du niveau de leurs meilleures fournées. C'est coloré, les personnages ont du tempérament et la musique a le mérite de nous emporter. Mais je garde l'impression que En avant est un gros gloubi-boulga fantaisiste, sans double lecture, au monde particulier peu attachant.
Créée
le 16 mars 2020
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