Un submersible en détresse se voit approché par une expédition de secours dans les eaux les plus profondes de l'océan Pacifique. À la tête du petit groupe de secouristes, l'ancien capitaine de la marine Jonas Taylor (Jason Statham, ayant tellement distribué de bourre-pif sur terre qu'il a décidé de s'attaquer aux océans), devenu plongeur sauveteur spécialiste des abysses. La difficile extraction des survivants bat son plein lorsque quelque chose d'énorme frappe à plusieurs reprises la coque du sous-marin déjà endommagée par la pression. Jonas n'a alors que quelques secondes pour prendre la plus douloureuse décision de sa vie (quitter le tournage !?). Jon Turteltaub («Rasta Rockett», «Benjamin Gates») nous met un petit coup de pression (et ça sera le seul) grâce à ce sympathique prologue que n'aurait pas renié James Cameron et son cultissime «Abyss». La pression quant à elle redescendra graduellement au fil d'un scénario intéressant, (tiré du roman «Meg : A novel of deep terror» de Steve Alten 1997), malheureusement perdu au milieu d'un film de requin basic maintes et maintes fois éprouvé. La recette est toujours la même, une base scientifique high-tech en plein océan (merci «Peur Bleue») financée par un pseudo philanthrope à la dégaine d'un Zuckerberg, des scientifiques qui n'évitent pas le festival des clichés, un héros en pleine rédemption, une ex-femme, une gamine tête à claques, des recherches expérimentales qui finissent par mettre à jour un monde sous-marin caché sous une couche de gaz (ça c'était plutôt malin comme idée), des recherches qui auront bien entendu des répercussions désastreuses, quand un requin préhistorique de plus de 20 mètres profitera d'une faille pour rejoindre la surface. Mais le (jeune) spectateur (pour les autres ça pique !) qui se laisse embarquer dans ce genre de production n'a que faire des clichés et autres stéréotypes, il veut frissonner sur son siège, une main dans le pop-corn, l'autre agrippé au fauteuil et pour le coup, «En eaux troubles» fait le job. Les exécutifs de chez Warner d'un côté et les capitaux chinois de l'autre auront su calibrer leur film comme des métronomes, la réflexion laissant place à l'action, les effets spéciaux sont bien évidemment au rendez-vous, ça dégouline de partout au cœur d'un blockbuster estival «Bigger and Louder», une démesure cinématographique qui témoigne des stigmates d'une époque. Le numérique permet toutes les folies aujourd'hui à commencer par celle d'annihiler toutes formes de création artistique et «En eaux troubles» en est le parfait exemple.