Ce film nous raconte par le menu le développement d'une lutte syndicale de 1100 employés prêts à tout pour garder leurs emplois.
Stéphane Brizé nous plonge au coeur de cette lutte et montre les femmes et les hommes qu'on a maintenant l'habitude de voir en filigrane aux JT de 20h depuis plusieurs décennies déjà.
Il empreinte pour ça la forme d'un pseudo-documentaire, transformant l'expérience en une immersion radicale et au plus proche de son sujet.
C'est fort, puissant et désespérant à la fois.
Désespérant car cette lutte (ces luttes) s'apparente(nt) à un sempiternel combat entre David et Goliath.
Sauf qu'ici Goliath est littéralement intouchable. Tous les efforts seront vains, rien ne pourra faire sourcilier ce mastodonte sans coeur, sans âme et sans tête.
Une machine de guerre, une machine à profit, une machine devenue follement inhumaine que rien ni personne ne pourra arrêter.
Brizé nous montre également un monde politique aux abois, incapable d'endiguer cette folie capitaliste vertigineuse et sans limite.
C'est l'époque.
Ce film fonctionne comme un miroir tendu. Il nous montre avec force et simplicité comment, aujourd'hui plus que jamais, le marché est devenu une machine à broyer les hommes.