On est immergé au moment où des ouvriers entrent en lutte pour sauver leurs emplois. Une entreprise pourtant florissante se sépare d’une partie de ses effectifs pour augmenter les profits des actionnaires. Les ouvriers refusent de se laisser faire et, encouragés par leurs délégués syndicaux, vont se défendre. Négociations, coups de pression, grève, occupation des locaux, tout va y passer. La guerre est déclarée. Perrin , le nom de l'entreprise fictive pourrait être remplacé par Goodyear, Continental ou Whirlpool. Stéphane Brizé insiste et il a raison sur l'impuissance de l’intervention des pouvoirs publics. Le monde ultralibéral est une fatalité pour nos "têtes pensantes". Vincent Lindon est extra . On peut mesurer la terrible authenticité de son jeu surtout par rapport au fait qu'il est entouré de partenaires non professionnels. Il semble habité par le rôle. C’est aussi un film sur le langage, sur la communication, celle qui devient impossible. J'aurais juste préféré une autre fin. Elle résume bien l'échec dans lequel on est arrivé . Mais, quand on veut partir "En guerre", il vaut mieux ne pas démoraliser les troupes restantes, les rescapés. La réalisation du film est immersive et très réussie. C'est une véritable plongée captivante dans les méandres d'une négociation musclée, reflet sinistre de notre époque.