Je. S'appelle. Rihanna.

Parfois la Terre peut se faire envahir par des extra-terrestres couards, pas vraiment belliqueux et plutôt sympathiques. Ni tout à fait malins, ni tout à fait débrouillards, les Boovs sont cette nouvelle espèce de visiteurs du troisième type. En deux coups de cuillères à pot aspirateurs, les humains sont tous déplacés dans des lotissements pavillonnaires verdoyants dans un coin du globe et les invités s'installent. Tous les humains sont déplacés ? Non ! Seule la jeune Tif a pu échapper au déménagement forcé. Et c'est cette dernière que nous suivrons à la recherche de sa mère, aidée d'un alien gaffeur.

Construit sur les trames classiques du voyage et de la rencontre entre deux personnes qui ne se comprennent pas initialement, En route ! aurait pu bénéficier d'un enrobage plus original. Malheureusement, les équipes de Dreamworks se sont contentées du minimum syndical. Et cela aurait pu aller si la narration ne m'avait paru à ce point erratique. Les différentes scènes clés sont souvent celles où se regroupe l'action et entre elles s'étirent des passages un peu longuets où Tif et Oh s'apprivoisent mutuellement.
Ni très juste, ni très original dans son humour, le film ne marquera sans doute pas plus pas son côté touchant. Je ne me suis jamais senti très touché par les personnages et leurs mésaventures. C'est ainsi que j'ai toujours vécu le film de l'autre côté de l'écran plutôt qu'avec les héros. La faute repose sans doute essentiellement sur ce problème de rythme et le manque de justesse général du film. Rien ne paraît pourtant foncièrement irréaliste. Simplement, la sauce n'a pas pris avec moi.

Techniquement, Dreamworks continue de faire un très bon travail. Tout est beau et bien animé. J'ai tout de même butté sur quelques synchronisations labiales de la version française. Alors qu'il s'agit d'un détail que je remarque très peu voire pas du tout en général, j'ai été chiffonné quelques fois avec le personnage de Tif, joué par Rihanna dans la version originale.
Parlons justement de la chanteuse. En plus d'incarner l'héroïne du film quasiment modelée à son image, Rihanna chante sur plusieurs morceaux de la bande son. Ou un seul peut-être ? Pas follement original, ce thème qui semble revenir plusieurs fois m'a paru bien souvent alourdir la narration et couler le rythme du film. Pire, j'ai eu l'impression qu'En route ! avait été fait pour la chanteuse avant tout. Comme si il s'agissait de la mettre en avant plutôt que l'histoire. Ce sentiment est sans doute faux mais il m'a marqué de façon tenace.

Au final, En route ! semble être un film d'animation plutôt moyen qui ne marquera ni l'histoire de Dreamworks, ni notre mémoire. Et j'ai bien peur que je l'aurais oublié dès demain. Pour autant, je ne voudrais pas que vous pensiez qu'il s'agit d'une mauvaise histoire. Non, en fait celle-ci est tout à fait quelconque. C'en est presque dommage.