English Revolution par Pom_Pom_Galli
Avec le visionnage de « a field in england », je suis dans la même incertitude que pour les précédents films de Ben Weathley. Une partie de moi voudrais crier au génie. Une autre se montre plus mesuré...
La trame scénariste me rappelle un peu les films de Lynch. Le film débute sur une idée simple. Ici quatre hommes se rencontrent sur un champ de bataille et décident d'aller boire une pinte à la taverne. Puis arrive soudainement un élément déclencheur (en l'occurrence un homme mystérieux sortit d'on ne sais ou), va bouleverser la simplicité du récit pour le transformer en une sorte d'ovni métaphorique. Ce qui ressemblait au départ à un banal film d'étudiant en cinéma (noir et blanc, décor inexistant, moins d'une dizaine d'acteur et tournage sans doute bouclé en moins de deux semaines), se révèle en fait être une sorte de trip hallucinogène, à mis chemin entre Valhalla Rising et Barry Lindon.
Comme pour Kill List, je mentirais si je disais que j'ai tout compris. « A field in england » est très confus. Et Ben Weathley ne fait rien pour rendre son histoire plus abordable. Il semble même brouiller volontairement nos repères. Mais cette confusion est facilement compensé par la beauté hypnotique des plans, tous plus magnifiques les uns que les autres. Ben Weathley réinvente constamment sa manière de filmer, et ne se contente jamais de la banalité ou de l'académisme. Si on devait ne retenir qu'une chose de ce film, c'est sans doute cela...
Difficile de classer « a field in england » dans une catégorie. Une comédie, un drame, un film historique, un film d'auteur ? Je ne sais pas. Difficile également de cerner qui est vraiment ce Ben Weathley. Un génie, digne héritier de Stanley Kubrick et de David Lynch, ou un escroc poseur qui ne fait que titiller l'égo de quelques hipsters cinéphiles en abusant des noirs et blancs et des effets de slow-motions pour auteuriser son film ? Je ne sais pas non plus...