Millie forever
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Adaptation de la saga de romans pour la jeunesse, Enola Holmes suit donc les aventures de la petite sœur de Sherlock et Mycroft Holmes, partie à la recherche de sa mère disparue mystérieusement. Si l'on se frotte les mains à la lecture de l'affriolant casting (Millie Bobby Brown, Henry Cavill, Helena Bonham Carter...), on casse vite son monocle face à la qualité très faiblarde du film en lui-même. Clairement, la technique n'est pas bonne : la surabondance de regards caméra et des questions qui nous sont directement posées par Enola nous empêchent de nous immerger vraiment dans le scénario, avec une narration constante qui est ultra-bavarde (une véritable commère qui ne peut s'empêcher de tout commenter en dix pages de monologue) et des flashbacks épuisants. On a l'impression de s'être assis sur la télécommande, tant l'on revient en arrière toutes les deux minutes, souvent pour des flashbacks gratuits (dont les informations sont dispensables) qui justifient le nom de Bonham Carter au générique (on la voit quelques minutes sur l'ensemble du film, principalement dans ces retours en arrière). Les flashbacks vont jusqu'à envahir (et gâcher) des scènes de combat déjà mal filmées (montage très rapide et cadré de loin, on croit voir plus qu'on ne voit l'action), et ne nous font pas oublier le peu d'enjeu que compte le scénario (un simple jeu de piste lancé par la mère, avec un soupçon de féminisme dans l'air, trop léger hélas pour durer les deux - longues - heures de cet Enola Holmes). L'humour est enfantin (voyez le clin d’œil lorsque l'héroïne simule sa noyade) et le méchant (Burn Gorman) est l'abonné au rôle (Game of Thrones, Torchwood...) mais il le fait bien. On oubliera, en revanche, les interprétations transparentes des personnages de Sherlock et Mycroft, au profit des nombreux autres comédiens qui se sont déjà frottés aux rôles. La jeune Millie Brown tient, elle, un rôle qui assoie un peu plus sa crédibilité en tant qu'actrice, à surveiller de près ! On savoure aussi la belle petite musique qui enchante le démarrage du film (composée par Daniel Pemberton, à qui l'on doit les bons goûts musicaux de Agents très spéciaux : Code U.N.C.L.E.). On terminera en disant que le final à la Clint Eastwood / Marty McFly nous aura bien fait rire sur la vraisemblance de la scène (
pas de plaque de fer à l'arrivée en voiturette, et après on se demande bien - en vain - à quel moment ce jeune homme est censé avoir installé ce gilet pare-balles improvisé
... On nous prend un peu pour des enfants... Ah oui, c'est vrai : c'est pour les enfants...). Sans être désagréable à visionner, Enola Holmes n'aura de cesse de rappeler aux adultes qu'il ne se destine pas à ce public-cible. Et non, pas de panique, votre télécommande marche bien.
Créée
le 12 oct. 2020
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