Plus proche d'une vidéo TikTok ou Youtube, où pullulent les images de road rage, que de ses influences évidentes que sont Duel et Chute Libre (dont le titre québécois était L'Enragé), Enragé suit le parcours du psychopathe le plus peinard de l'histoire du cinéma.
Qu'il foute le feu à la maison de son ex femme après l'avoir battue à mort, qu'il tue un quidam en plein après-midi au beau milieu d'un restaurant bondé, qu'il joue aux auto-tamponneuses avec la caisse d'une mère célibataire entouré de dizaines de voitures à un feu rouge, qu'il écrase un jeune à une station service ou qu'il se lance dans une course-poursuite mortelle sur une autoroute, même résultat : personne pour y trouver quoi que ce soit à redire, ou si peu ! La police est quasiment absente du long métrage, la figuration sourcille à peine devant un meurtre à l'heure du déjeuner et les voitures semblent se conduire toutes seules tant aucun automobiliste ne réagit jamais à ce qui se passe littéralement sur la voie d'à côté !
C'est bien simple, on croirait suivre une partie de GTA en mode facile : même joueur joue encore, tue qui il veut, défonce ce qu'il veut, et peut continuer de se promener tranquille avant de recommencer sur le trottoir d'en face.
Cette accumulation d'incohérences hénaurmes, justifiée par une accroche encore plus absurde et minimaliste que celle du premier John Wick (ils avaient tué son chien et volé sa bagnole : ici, on l'a klaxonné trop fort) rend le film franchement débile.
Mais on prend finalement un vrai plaisir à rire de ce thriller par ailleurs pas avare en séquences d'action bien tendues dont la brutalité surprend autant qu'elle divertit - il y a là un vrai côté Destination Finale dans l'enchaînement fun de morts toujours plus violentes.
Un vrai petit plaisir coupable.