Cani francesi Arrabbiati

Pour son premier long-métrage, Éric Hannezo, ex-journaliste sportif et plus récemment producteur des Infidèles, s'attaque au remake du méconnu et inédit Cani Arrabbiati de Mario Bava, ou l'histoire de braqueurs en fuite qui prennent deux otages en chemin pour continuer leur périple. Pour se faire, il écrit aux côtés de l'acteur Benjamin Rataud (dont c'est également le premier scénario) et Yannick Dahan (La Horde) une adaptation francophone se déroulant au Canada.

Quatre puis rapidement trois braqueurs (l'étoile montante Guillaume Gouix, l'ex-Kaïra Franck Gastambide ici très surprenant et le Canadien François Arnaud, ou comment en faire des tonnes à chaque seconde) prennent en otage une Virginie Ledoyen malheureusement aussi sous-exploitée qu'ici piètre actrice et un Lambert Wilson désemparé, lui qui ne voulait qu'amener sa fille malade à l'hôpital. Une petite galerie d'acteurs dans l'ensemble convaincants qui vont hélas peu transparaître dans un road movie manichéen où Hannezo ne parvient jamais à rendre le tout homogène en dépit de quelques séquences réussies.

Un peu longuet, très répétitif (surtout au niveau des dialogues), parfois ringard, Enragés est un premier film pourtant surprenant de par sa mise en scène léchée, sa photographie impeccable, la maîtrise bluffante des séquences d'action et surtout une certaine atmosphère propre au cinéma de genre qui pullule le film de bout en bout. Que ce soit dans une station-service crasseuse, une maison où vivent une femme lambda et sa mère muette qui ne communique qu'avec une clochette ou encore un rassemblement sectaire célébrant de manière enflammée une légende locale, le film regorge d'un amour immuable pour le genre horrifique.

Imparfait mais diablement intrigant, le film vaut notamment pour son final, point d'orgue à une épopée humaine pas vraiment rebondissante mais empreint d'un nihilisme rare dans les productions actuelles, qui plus est françaises.