Enter the Void par Enlak

Original, troublant, onirique, dérageant, bizarre… Adepte de ce genre de films, ces adjectifs je les ai déjà utilisés souvent, si bien que je commence à être à court de synonymes, et j’en viens même à chercher des synonymes des synonymes ! Si je raconte tout ça, c’est que « enter the void » illustre parfaitement cette catégorie de films, propre à faire fuir le grand public.

Tué tragiquement à Tokyo, un jeune occidental dealer de drogue sent son âme sortir de son corps et errer dans les rues de Tokyo. Il voit comment survie sa sœur après le drame, tout en étant plongé dans ses souvenirs. On découvre la succession d’événements qui a amené à l’événement fatal. On est témoin horrifié de la terrible tragédie qui leur est survenu quand ils étaient enfants, qui explique le très fort attachement qu’ils ressentent l’un envers l’autre. C’est par cet attachement envers sa sœur qu’il est resté sur terre, jusqu’à ce qu’il se réincarne à nouveau, selon la croyance du livre des morts. Naviguant entre passé et présent, il erre dans les rues sordides de Tokyo, volant au-dessus des gratte-ciels éclairés la nuit, traversant les murs, s’attardant sur une scène avant que tout ne se transforme pour changer de lieu et de temps.
Seul reproche potentiel : je l’ai regardé en deux fois, mais le film durant 2h30, je pense que cette succession de scènes hallucinatoires peut finir par lasser lorsqu’on le regarde d’une traite.

Gaspar Noé, réalisateur atypique, joue sur des effets de style et de lumière pour proposer une œuvre véritablement psychédélique. Plongée dans une ampoule, lumières qui flashent, tout ressemble à un pur trip sous amphétamines, comme si l’on avait nous-mêmes consommé ses produits. Il n’y pas vraiment d’histoire, avec un début et une fin, un héros ou des enjeux. « Enter the void » est un voyage hallucinatoire et onirique qui ne ressemble à aucun autre. Il s’agit d’ailleurs bien là de la définition de « original ».