Attention cette critique spoile...

Disons le clairement, ce long-métrage aurait pu être une véritable claque, une référence, un chef d’œuvre. Selon moi malgré quelques défauts la première heure et demi allait vers cette direction, ça donne envie !
Le film démarre déjà avec un générique qui annonce le plan par son originalité, dû aux couleurs, au rythme, à sa bande-son et sa synchronisation parfaite aux écritos. Un générique qui dépote.
On nous installe de la meilleur façon possible le trip cinématographique de Gaspar Noé, on nous impose ainsi ses couleurs. Les 15 premières secondes suffisent au film pour le rendre unique.

Puis commence la première partie de l’œuvre, celle-ci dure environ une demi-heure. Cette séquence est entièrement filmé à la première personne (avec clignement des yeux). Nous vivons alors la dernière heure d'Oscar. Mais aussi ses derniers délires psychédéliques...
Cependant quelque chose cloche dans les jeux d'acteurs, comment ce fait-il que les protagonistes nous répètent sans cesse la même chose tout en bien articulant ? Gaspar nous prendrait-t-il pour des jambons ?
Encore un peu j'ai eu l'impression d'assister à un épisode de Dora l'Exploratrice.

Oscar, le protagoniste principal, meurt et comme l'indiquait le « livre des morts » que lui conseillait son ami. Après la mort on survole au dessus de notre corps, on se remémore notre vie tel un diaporama puis normalement on est censé aller dans des étapes supérieurs. Cependant l'humain étant souvent trop fidèle à son monde finit par se réincarner en quelqu'un d'autre. Le film raconte donc ce procédé, notre personnage n'ayant plus de parents et ayant promit à sa sœur qu'ils ne se quitteront plus jamais veut que cette promesse persiste et se réalise. Cela le mènera donc à la réincarnation...

C'est alors qu'une autre bonne idée dans la réalisation fait surface (après la vue à la première personne). Cette fois-ci Oscar (dont la caméra) flottera dans les airs et assistera à certaines scènes après sa mort tout en restant à l'écart de celles-ci. On peut dire que Noé sait mettre en scène ses œuvres de manières originales et efficaces. Il découvre donc de lui même les circonstances qu'un meurtre peut produire à son entourage et ce qui pourrait se passer pendant/juste-après cet incident. Quelque chose qu'il n'aurait pu voir s'il serait encore en vie, logique me direz-vous.

S'ensuit une séquence de ré-mémorisation. Il retrace donc sa vie via les scènes clés qui lui en marqué.
Une superbe réalisation qui n'hésite pas à nous scotcher devant l'écran. C'est rapide, c'est fluide, c'est rythmée, c'est esthétique, enfin vous comprenez : c'est parfait. Sur la fin de cette séquence on s'attarde un peu plus sur la vie d'Oscar tel qu'il était avant de mourir. Cette partie nous explique son passé et permet de nous offrir les détails nécessaires sur la compréhension de l'assassinat. On se retrouve avec une réalisation des plus classiques, même si la patte de Gaspar se ressent toujours aussi bien.

Ainsi la caméra flottante refait surface et là les choses ne vont plus. Je me suis totalement ennuyé pendant cette dernière heure. C'est lent, mal rythmé et très répétitif.
Tout est fait sur le même schéma, exactement TOUT. Point par point ça donne :
• Scène dont on suit un ou des personnages
• Phase de transition(1) allant d'une scène à une autre (la caméra se rapproche d'une lumière)
• Autre scène avec d'autres personnages (donc soit sa sœur, soit son ami...)
• Autre phase de transition toujours en ciblant une lumière
• Et ainsi de suite...

Ça n'en fini plus ! Je me suis fait chier !

(1) Ce que j'appelle les transitions, c'est quand la caméra (Oscar) va d'une scène à l'autre en allant de lui même, c'est à dire qu'il quitte une pièce/un appartement pour aller dans un autre bâtiment quelque part ailleurs dans la ville et cela en traversant les murs avec une vue de dessus (on voit donc l'intérieur des bâtiments, mais aussi les rues). L'idée est bonne, mais le problème c'est que c'est très très mal fait. On voit clairement que c'est réalisé via un logiciel 3D, quoi que parfois on a l'impression d'avoir affaire à une maquette. C'est un peut comme Shortbus pour ceux qui connaissent. De plus mis à part les pièces de nos protagonistes, aucunes autres que l'on voit durant ces phases ne composes d'humains ce qui donne un certain « vide » dans une ville paradoxalement très peuplé.

Pour finir nous assistons à la scène du Love Hôtel avec des scènes de sexe explicites tournées par des acteurs porno avec la fameuse scène de pénétration vu de l'intérieur avec éjaculation (Gaspar t'as de ses idées!). Là encore une séquence où le logiciel 3D est bien trop mise en avant et qui selon moi fait défaut.

Conclusion : Un scénario sympathique, qui permet d'inclure de superbes idées de réalisation.
L'atmosphère est prenante, l'ambiance est psychédélique, on rentre directement dans un trip hypotonique avec des flash polychrome qui t'arrachent la rétine et un Gaspar toujours aussi acrobatique... en quelques mots : c'est une véritable expérience cinématographique ! Attention cependant à ne pas être épileptique...
Une œuvre qui mérite donc d'être vu. Mais des défauts persistes, notamment le logiciel utilisé pour les phases de transitions, mais aussi les répétitions de la dernière heure du film. Sans oublier un jeu d'acteur qui laisse à désirer.

Créée

le 18 févr. 2015

Critique lue 3.4K fois

3 j'aime

2 commentaires

Critique lue 3.4K fois

3
2

D'autres avis sur Enter the Void

Enter the Void
BrunePlatine
9

Ashes to ashes

Voilà un film qui divise, auquel vous avez mis entre 1 et 10. On ne peut pas faire plus extrême ! Rien de plus normal, il constitue une proposition de cinéma très singulière à laquelle on peut...

le 5 déc. 2015

79 j'aime

11

Enter the Void
Raf
3

La drogue du violeur

Voilà une dope pernicieuse mes biens chers frères ! Emballée dans son string ficelle, elle joue à la petite pétasse de club, corps fuselé, le téton qui pointe, pose lascive et outrancière, ces lèvres...

Par

le 6 janv. 2011

66 j'aime

15

Enter the Void
Noa
7

Ça aurait pu, du (?) être un chef d'oeuvre...

Enter. Noa, un an après le buzz. Bon, je suis un peu en retard, mais on va arranger ça. Je suis assise, devant la giga télé de monsieur, avec le super son qui dépote. Et c'est parti ! Pour les...

Par

le 29 mars 2011

59 j'aime

8

Du même critique

Love Exposure
Omelette-aux-Blettes
9

Une claque !

Je commence cette critique avec une chanson de Yura Yura Teikoku à l'oreille, rien de mieux pour se remémorer ce si bon film. Ce qui surprend au début c'est sa durée, pourtant ce film long de 4...

le 29 janv. 2014

20 j'aime

Assassin's Creed II
Omelette-aux-Blettes
8

Le début d'une grande licence ?

"Notre vie est construite par la mort des autres." Leonardo da Vinci. Assassin's Creed 2 est un jeu qui auparavant ne m'intéressait pas, dû à la répétitivité du premier. Je me suis donc dit, le...

le 23 juil. 2012

16 j'aime

1

Limbo
Omelette-aux-Blettes
8

Artistiquement plaisant

Limbo s'est avant tout fait remarquer par sa patte artistique. Il faut savoir que le "noir et blanc" est tellement peu mis en avant dans ce domaine vidéoludique que les graphismes suffisent à eux...

le 25 févr. 2014

15 j'aime

1