26/05/2010

Hier soir, j'ai eu la chance, oui la chance, d'assister à la dernière séance d'Enter the Void, qui n'a été diffusé que dans 33 salles en France, et seulement une seule le diffusait dans la région de Montpellier !

On s'est donc décidé, parce que quand même, fallait voir ça.

Réalisé par Gaspard Noé. Vous savez, Irréversible.
Pour le restant de sa filmographique je vous avouerais que je ne les connais pas.
Néanmoins, il paraitrait que l'écriture d'Enter the Void etait en cours depuis plus de 15 ans. Que le scénario fut retravaillé, et retravaillé... et que selon notre réalisateur, ce serait le film le plus proche de sa vie.

Woaw.
Je ne dis pas ça ironiquement, mais vraiment waw.

Dès le générique on comprend que le film ne va pas être de tout repos.


L'HISTOIRE.

L'histoire de base, c'est un jeune homme, jeune adulte, qui vit à Tokyo. Avec sa soeur. Et qui se drogue.
Un des premiers plans du film est d'ailleurs la simulation d'un trip sous on ne sait quelle substance chimique ( si en vrai on le sait, mais j'ai oublié le nom. DMT ? ), plan qui durera peut être 10 minutes ?
Et là, on se dit ok, c'est un film expérimental sur les effets de la drogue en fait.

Et ben non. Parce que le vrai scénario débute après la trahison de Victor envers Oscar. Oscar étant le personnage principal.
Je ne peux pas dire Héros, car dans ce film, il n'y a pas de gentils, il n'y a pas de méchants.
Y'a que des pauvres gens qui essaient de s'en sortir en s'entrainant on sait pas trop où les uns avec les autres.
C'est la déchéance. Et pour tout le monde.
Donc, Oscar est trahi, et il meurt. Tué par balle. Dans une sale histoire de drogue.
Et là, projection astrale, nous devenons l'esprit d'Oscar, qui voyage, et qui voit son monde, avec hallucinations parfois.
Et on voit sa soeur, qui s'en sort plus ou moins.

Il y a des scènes flashback vraiment bien construites, de l'enfance d'Oscar et de sa soeur Linda. Qui sont remises en lien avec le présent. Et les acteurs, les enfants acteurs jouent merveilleusement bien.


LE BUT.

Je pense que Gaspard Noé à voulu nous faire part d'une expérience métaphysique, sur une vision de la mort, la réincarnation.
C'est clairement le thème global, l'entre deux mondes.
En revanche, d'autres thèmes de reflexions apparaissent... la jeunesse ? les mauvais choix ?
Ces gens qu'on nous montre peuvent être dans notre entourage. Pourront le devenir. Les spirales infernales des mauvaises décisions ?
C'est assez confus. Le film est très long, et on alterne les plans trashs, les plans magnifiques, les reflexions.. et le film est bourré de références, de liens, de boucles sur lui même.
Des détails sur l'ironie du sort. Les Flashback qui font comprendre des choses.
Pour résumer tout ça, on dira quand même que c'est sur la vision de la mort.


LES PLANS.

Alors là, tout est filmé à la première personne. On incarne Oscar. On voit de ses yeux. Puis, on verra de légèrement derrière lui. Comme un détachement, pour les souvenirs évoqués.
Et dès la mort d'Oscar, on devient son âme. On vole au travers de la ville, des murs, des gens.
Parfois, ça file mal au crâne. Mais je me suis très vite habituée à ce style, et au final c'est assez prenant. Déroutant aussi.
Il faut savoir, que le film est basé sur une vision bouddhiste de la mort, avec la réincarnation. L'âme serait attirée par de lumières oranges pour se réincarner.
Et Oscar, enfin, l'âme d'Oscar, va errer dans son ancien monde, et dans son inconscient en même temps, en passant de lumières oranges en lumières oranges, qui feront des transitions à... faire hurler de douleur un épileptique...
Car oui, ça fait mal au yeux. Y'a beaucoup beaucoup beaucoup BEAUCOUP trop, de scènes lumineuses qui sont juste là pour nous arracher les yeux, parce que ça dure pas 3 secondes. Non. Plutôt 30. Et j'ai essayé, de conserver mon regard sur la lumière, pour vivre le truc à fond. Mais c'est impossible. Ca fait trop mal.


LES PERSONNAGES.

J'ai adoré les personnages.
Enfin, je les ai détesté en fait. Tous autant qu'ils sont. Mais ils sont humains, donc réellement bien représentés, et pour ça, on ne peut qu'adorer. C'est l'Humanité la plus sombre et la plus réelle qui soit.
Pas de méchants, pas de gentils, juste des abrutis qui se perdent, et qui essayent de s'en sortir comme ils peuvent. Des Humains. Des vrais.
Concernant les histoires qui tournent autour de tout ça, j'ai moyennement apprécié. Bon il fallait une justification à la trahison, à la mort.
Il fallait montrer un peu la déchéance, mais très honnêtement, c'est trop souvent allé trop loin pour ma pauvre petite âme sensible.
C'est franchement gratuit la plupart du temps.



CONCLUSION.

Je pense qu'il faut voir ce film. Au cinéma de préférence.
C'est vraiment une expérience visuelle, Gaspard Noé a prit énormément de risques, avec l'histoire, avec la manière de filmer, avec certains plans... Il y a vraiment une grosse prise de risque.
Le scénario n'est pas fantastique, mais il a le mérite de nous donner des aller retours sur l'échelle émotionnelle, et pour ça... Chapeau. On sent clairement une portée, non pas autobiographique, mais vraiment, un film important, bien torturé pour le réalisateur. Un aboutissement de nombreuses réflexions, avec une jolie histoire derrière...
La beauté du film réside pour moi dans les plans, les piqués dans la ville de Tokyo, si lumineuse, les accélérations, le voyage céleste dans le monde humain, c'est vraiment prenant. Impressionnant.
On n'osait pas imaginer la hauteur des grues nécessaires pour tourner certains plans.
Enter the Void, on aime, ou on déteste. Je ne pense pas que ce film puisse avoir de juste milieu. Et quand je dis on aime, je parle bien d'apprécier. Je ne pense pas qu'on puisse adorer un film qui mette autant mal à l'aise.
Mais il faut reconnaitre la performance.


Et je suis contente d'être allée le voir au cinéma.
kurovisu
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le 8 août 2010

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