Je n'aime pas Tom Cruise. Ce n'est pas gratuit, il y a des gens comme ça, c'est la tronche qui passe pas - le jeu, bref tout qui cloche. Entretien avec un vampire est le seul film qui me réconcilie avec Tom Cruise, pire - il introduit un personnage charismatique que j'adore, Lestat de Lioncourt.
Mais alors ! Que ce qu'est-ce que quoi qui se passe? Comment ai-je pu décerner 8 étoiles à ce film?
Une petite parenthèse pour m'incliner face au travail d'Anne Rice, la maman de ces chroniques vampiriques car sans elle, pas de film, pas de format extra-diégétique et pas de vrais vampires.
Entretien avec un vampire porte bien son nom : Louis, un beau vampire (un peu vieux) campé par Brad Pitt (qui n'était pas vieux), racontes a life à un mec qui l'enregistre sur son microphone en long, en large, en travers. Judicieux choix qu'est celui de raconter le parcours initiatique d'un jeune vampire qui passe de l'ivrogne de veuf à un beau vampire mais un petit peu torturé.
J'ai entendu dire que Twilight et ce film se ressemblaient. Ce n'est pas vrai, et je vais vous prouver que j'ai raison :
1) Les personnages ne sont pas finis à la pisse - les choix et comportements de chacun des personnages que nous sommes amenés à découvrir dans ce film ne sont pas ridicules. Ils sont crédibles et ils fascinent. Alors oui, Louis préférerait se nourrir du sang des animaux - mais qu'est-ce qui fait qu'un film est bon, déjà? L'empathie ! Réussir à se mettre à la place des personnages ou au moins capter les émotions et challenges qu'ils se fixent. Si le spectateur ne se sent pas concerné, il zappe.
Eh bien, nous sommes concernés par l'état de Louis et par sa lutte pour conserver son humanité. Et, dites-moi si je suis un peu trop enthousiaste, mais moi j'y vois même une jolie métaphore qu'est celle du combat de l'homme face à ses propres tentations qu'il sait mauvaises, mais qu'il déguste tout de même avec ou sans culpabilité.
2) Là où Twilight ne soigne pas son esthétisme (à part peut-être pour l'épisode des Volturi), le film Entretien avec un vampire propose un panel de scènes cultes et des décors plutôt sympas, des bons coups de n'oe-n'oeil au Dracula de Stoker. C'est gothique, c'est romantique, c'est libertin : du sang, de l'érotisme et de l’aristocratie. Le Marquis de Sade vient de me poker sur Facebook.
3) Je vais arrêter d'évoquer c'te bouse de Twilight pour le moment et me concentrer sur les points forts dans un premier temps, puis les points faibles du film !
- Le côté récit initiatique est à double sens : le spectateur va découvrir en même temps le monde des vampires, en même temps que Louis, engendré par Lestat. Ce qui rend le film très agréable à regarder et attise une véritable curiosité.
D'ailleurs, le casting est pas trop mal et j'ai pas à me plaindre.
- De l'épouvante et puis un petit côté thriller aussi, limite policier ! J'aime le suspens, et ce film joue avec nos attentes. Les rebondissements sont au rendez-vous, pas vraiment comme vous l'espérez, et j'aime quand un film ne va pas dans le sens du spectateur.
- Petite mention spéciale à l'équipe de costumiers derrière le film : merci, c'est joli.
Et puis à la bande-originale qui mérite que je me lève de ma chaise tout de suite maintenant.
Très peu de choses m'ont gêné pendant mon visionnage, si ce n'est le fait que le film s'essouffle sur la fin et c'est dommage. A mesure que les deux personnages de Louis et Claudia évoluent, (hihi c'est Kirsten Dunst à 11 ans), eh beh nous on régresse un peu.
- On ne peut pas en vouloir à un film d'être fidèle au livre, mais présenter un personnage tel que Lestat et l'abandonner au milieu du film ne fait pas plaisir au spectateur qui s'est attaché au couple de vampires.
Oui j'dis couple.
Oui j'vois de l'homosexualité là-dedans.
Oui ça me plaît.
Globalement, vous passerez un très bon moment en regardant Entretien avec un vampire, non seulement parce que c'est un film qui a visuellement bien vieilli (sauf le côté maquillage un peu à l'ancienne sur certains plans, mais ce n'est pas gênant c'est même charmant maintenant) - mais aussi parce qu'il fait du bien aux amoureux des vampires. Cela fait du bien de voir que le flambeau de Stoker n'est pas tout à fait éteint, et que des artistes prennent le temps de rendre hommage à ces créatures fascinantes.