Plongée réussie dans l'univers des immortels, "Entretien avec un vampire" donne à Cruise et Pitt ce qui restera parmi leurs meilleurs rôles. Même la petite Dunst y est brillante.
Le vertige qui soutien le film, c'est de rendre palpable la tragédie de l'immortalité, autant que celui de la mortalité. La "mascarade" des vivants se retourne contre les vampires frappés par la dépression de l'immortel. Ils se croyaient rois du monde et en deviennent des témoins silencieux et tristes. Ils se croyaient les plus proche de ce dernier, privilégiés par leur position, mais l'impermanence des choses les empêche, en tant qu'être immobile dans le temps, d'y rester connecté.
Sauf peut-être au prix, comme le souligne Armand dans les catacombes, du sacrifice de toutes les croyances. La spécificité de notre époque serait de ne pas savoir qui elle est elle-même, ce qui lui donne une faculté d'adaptation sans précédent ("j'ai vu le soleil se lever, d'abord en noir et blanc, puis en couleur"), mais la transforme peu à peu en coquille vide. Vide comme le temps.
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