La critique aurait pu être expédiée en 10 lignes. Il se serait agi de vanter les mérites d’un thriller plutôt propre mais n’inventant rien d’exceptionnel, de redire à quel point Denzel Washington est clean dans ce genre de rôles crépusculaires, de pointer les quelques maladresses scénaristiques faisant de temps à autres traîner un scénario déjà feignant. De conclure en conseillant de revoir Training Day, du même réalisateur avec le même acteur et un peu plus de punch.

Adaptation d’une vieille série TV plutôt habile, The Equalizer met en scène un vendeur en accessoires de bricolages ex on-ne-sait-pas-trop-quoi, mais assez calé pour faire devenir le moindre outil arme mortelle. Veuf et décidé à mener une nouvelle vie paisible, il passe ses soirées à bouquiner dans un vieux bar. Là, il fait la connaissance d’une jeune prostituée (Chloe Moretz). Battue par son salaud de mac, elle poussera le héros très discret à sortir de son nouveau train-train, et à redevenir ce qu’il a toujours été : un putain de justicier.

Le canevas posé, il ne reste qu’à dérouler l’intrigue dont vous connaissez sûrement déjà la fin, et dont vous avez déjà vu chaque plan ailleurs. En mieux.

Mais si The Equalizer se démarque un tantinet, c’est grâce à la décidément surprenante Chloe Grace Moretz. Non pas qu’elle livre ici une prestation époustouflante (quoiqu’elle est comme toujours irréprochable), plutôt que la clairvoyance avec laquelle la demoiselle choisit ses films est des plus notables. Déjà il y a quelques semaines chez Assayas elle faisait montre d’un sacré culot, en se moquant allègrement de son statut d’enfant star, ici elle campe une prostituée russe pas crédible pour deux sous qui n’attend qu’une chose : pouvoir quitter le trottoir.

Heureux hasard ou métaphore du circuit hollywoodien dont la demoiselle semble coûte que coûte souhaiter s’affranchir, son rôle et chacune de ses interventions peuvent, si tant est que l’on ait le temps et l’envie d’y prêter attention, filer la comparaison, et ainsi donner au film une toute autre dimension.
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le 7 oct. 2014

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