Critiquer l’adaptation cinématographique de Eragon, c’est un peu comme tirer sur l’ambulance. D’un autre côté, on ne récolte que ce que l’on sème, et lorsque l’on est prêt à massacrer une série par simple profit, ce n’est qu’un juste retour des choses de voir l’indignation qu’aura suscité le film.
Pourtant, je reste persuadé que Eragon pourrait être acceptable si l’on n’a pas lu le livre, les retours que j’avais eu de mon entourage à l’époque allaient d’ailleurs dans ce sens. C’est plutôt joli, il y a de l’action, et on découvre un monde enchanteur… Mais voilà, quand on réalise une adaptation d’un roman, on s’attend à ce que ça soit un minimum fidèle, et là c’est un zéro pointé.
Rien que la découverte des personnages nous laisse pantois, Arya ne ressemble pas du tout à Arya, Eragon frise le ridicule. Où sont passés Orik, Jeod, Solumbum ? Autant de personnages dont l’importance s’avère capitale pour l’histoire. Eragon ne passe pas par Teirm, les événements sont totalement mélangés et incohérents, et je ne parle même pas de ce final complètement fumé (pas de Isidar Mithrim non plus ?!). Bref, je m’arrête là car on pourrait écrire un cinquième tome à l’Héritage si l’on voulait mentionner toutes les différences entre le livre et le film. Je peux comprendre qu’il faille faire quelques concessions pour de telles adaptations, mais là aucun effort n’a été fait pour retranscrire l’univers.
Trois petits points néanmoins parce que je suis gentil, pour Saphira, bien modélisée et qui ressemble à l’idée qu’on pouvait s’en faire, pour Jeremy Irons, qui campe un Brom somme toute assez crédible, et pour la bande originale, qui, loin d’être exceptionnelle, reste agréable. Quelques bons éléments qui ne parviendront hélas pas à rehausser le niveau du film.
Au final, il n’y aura pas de suite, et c’est tant mieux. De toute manière les choix scénaristiques eux-mêmes n’auraient pu permettre de poursuivre l’aventure de Eragon tellement elle s’était éloignée de celle du livre. Une adaptation à éviter donc.