Je me suis levé ce matin après le visionnage du film la veille en me disant qu'il me semblait intéressant de donner mon point de vue sur une oeuvre de Redford, d'autant plus que j'admire grandement Philippe Rousselot qui a d'ailleurs gagné l'oscar de la meilleure photographie pour ce film en 93 !


Bref, après cette parenthèse, passons à mon avis sur le film.


Bien que je ne sois pas un grand fan de l'univers de Redford, un peu trop "édulcorer" sous propos dramatique (je fais surtout référence à l'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux), je dois avouer que ce film m'a plutôt plus !
Le rythme du film est bien construit, avec un vrai dosage entre les passages de l'enfance des personnages à leur début d'adulte et l'évolution de ces deux protagonistes est très clair et se fait de manière très habile.
La rivière tisse le lien narratif du début à la fin avec la représentation du défi (pêcher malgré le courant, qui trouvera le plus de poissons,...) qui lie les deux frères, en compétition constante. C'est bien cette compétition qui va montrer l’évolution de ces deux personnages: qui va être le plus fort ? Qui va réussir dans la vie ? Au fil du film, une réponse est apportée au spectateur, et plus cette réponse est claire, plus l'aspect dramatique du film ressort de manière, il faut le dire, plutôt forte changeant peu à peu le ton du film.
Le jeu des acteurs est tout simplement magnifique, en particulier les deux jeunes enfants Norman (Joseph Gordon-Levitt, déjà un grand acteur à seulement 10 ans) et Paul (Caleb Schiff). Ils sont très expressifs et possède une grande maturité dans leur jeu !
Craig Sheffer et Brad Pitt sont également très bon, mais je n'ai pas été "impressionné" par leur jeu, certains passages étant un peu surjoué à mon goût !


Parlons à présent du passage le plus intéressant: L'image du film !


On est sur du 1,85:1 (mon PC n'a malheureusement pas oublié les petites bandes noires dégueulasse verticales, grosse déception en lançant le film), en sphérique sur du 35mm à 4 perfs si je ne me trompe pas. La couleur est signé par les labos de chez Technicolor et filmé avec une Panaflex (à vérifier).
L'image est très douce et très naturel, d'une beauté surprenante à certains passages par de sublimes contre jour de fin de journée avec un ciel rouge-rosé saisissants, sublimé par le grain du film ! L'ensemble du film est teinté de magentas, particulièrement chaleureux et toute la forme filmique nous montre le souvenir du protagoniste principal, Norman. Beaucoup de passages sont contemplatifs, avec une caméra majoritairement mouvante avec des plans en hélicoptère (assez mouvementés, voir un peu trop), de léger mouvements de travelling de grues et de panos, qui nous entraîne pleinement dans le récit et marque le rythme du film.
Lors des séquences en forêt, celles ci nous est montré par des vues en hélicoptères (en majorité) nous montrant ainsi l'importance de la forêt, de la place prise par celle ci dans la vie des protagonistes, étant le cadre dans lequel coule la rivière.
L'eau y est montré avec vivacité, à la manière de Vilmos dans délivrance avec une eau à la fois féroce et mystique, en particulier lors de la traversé sur la barque de Norman et Paul avec des suivies en panos assez rapide, des gros plans,... Le tout fonctionne très bien !


En conclusion, ce film nous saisit par la beauté de ces images, de son récit et je le conseille à toutes les personnes désireuses de voir un film sentimentale et initiatique par sa façon de voir la vie (connoté par la rivière), avec une belle morale sur l'importance des liens fraternels ! Un 9/10 amplement mérité pour un film culte ! Si vous êtes comme moi un accro de l'image, alors je ne serais que dire à part: Foncez, vous ne le regretterez pas !

JulienDe_Sousa
9
Écrit par

Créée

le 18 févr. 2017

Critique lue 407 fois

1 j'aime

Julien De Sousa

Écrit par

Critique lue 407 fois

1

D'autres avis sur Et au milieu coule une rivière

Et au milieu coule une rivière
Ugly
7

Pêcher la truite à la mouche

C'est sans doute le film le plus cher au coeur de Robert Redford parce que le plus proche de sa personnalité la plus intime, on y retrouve sa grande sensibilité qu'il déploiera encore dans L'Homme...

Par

le 1 avr. 2018

29 j'aime

14

Et au milieu coule une rivière
abscondita
7

"Encore trois ans et je penserai comme un poisson"

J’avais vu A River Runs Through It au cinéma à sa sortie, j’étais alors adolescente et je me souviens avoir été bouleversée par ce film. Plusieurs années plus tard, je l’ai revu et j’ai été très...

le 9 avr. 2024

12 j'aime

16

Et au milieu coule une rivière
Sunsh
10

« Chez nous, entre la pêche à la ligne et la religion, la frontière était floue. »

Le plaisir de découvrir un grand cinéaste quand on croyait n'avoir affaire qu'à un grand acteur c'est à ce film que je le dois. Une opposition entre deux choix de vie différents de deux frères qui...

le 15 févr. 2012

11 j'aime

2

Du même critique

Et au milieu coule une rivière
JulienDe_Sousa
9

Une belle histoire qui célèbre la fraternité !

Je me suis levé ce matin après le visionnage du film la veille en me disant qu'il me semblait intéressant de donner mon point de vue sur une oeuvre de Redford, d'autant plus que j'admire grandement...

le 18 févr. 2017

1 j'aime

Une histoire vraie
JulienDe_Sousa
8

Un agréable OVNI dans la filmographie de Lynch

Quand je dis OVNI, cela peut semblait être complétement contradictoire tant ce mot est lié à l'étrange, à l'inhabituel, au mystère, tout ce qui fait les films de Lynch...Et pourtant, nous sommes...

le 3 juin 2017

L'Attaque des Titans, le film
JulienDe_Sousa
5

Premier film d'une possible "série" tout à fait honorable ! Mais...

Mais le soucis réside dans le fait de résumer en une petite heure et demi un univers assez complexe autant dans la construction de ses personnages que dans l'univers ! Bien qu'une suite est annoncé,...

le 19 mars 2017