Et (beaucoup) plus si affinités par Maître-Kangourou
Quand les puristes cinéphiles vous bassinent avec leur satanée VO et clament haut et fort qu’elle restaure l’authenticité du récit, restitue aux acteurs leur véritable travail et présente la qualité du film dans son ensemble, ce n’est pas pour rien ! Certes, chez certains blockbusters, dont le visuel prend souvent le pas sur la teneur des dialogues, passe encore, mais c’est clairement chez les comédies et comédies romantiques que se joue le drame. Une règle à laquelle ne déroge pas Et (beaucoup) plus si affinités, que nous nommerons, vous l’aurez compris, par son titre original pour les besoins de cette critique : What If.
Zoé Kazan est définitivement à la comédie romantique ce que le jus d'orange est à mon petit déjeuner : idéale. En revanche, Daniel Radcliffe est à la comédie romantique ce que Jar Jar Binks est à la saga Star Wars : mal assorti. Et pourtant, de ce duo plutôt attachant émerge une relation non dénuée de sympathie, ainsi que des dialogues légers préférant le réalisme au pathos. En découle une espèce de vision légère sur l'amour façon Harry rencontre Sally, le tout servi par un rythme agréable.
Néanmoins, le film se heurte à quelques défauts, comme un scénario assez prévisible et des répliques téléphonées, ou encore cette fin bâclée qui flirte avec le ridicule et conclut la besogne un peu trop facilement à mon goût… Mais tout cela reste minime face au véritable bémol du film : la VF qui ôte clairement tout son charme au jeu des acteurs. Malheureusement peu de séances en VO pour ce film dans notre belle région aux doux fromages. Alors à défaut de mieux, autant se contenter du peu…
Parfois drôle, rarement émouvant et souvent prévisible, What If, film inégal aux prétentions moralistes sur les sentiments amoureux, garde tout de même ce petit brin de fraîcheur plutôt agréable en ce mois de novembre, avec des acteurs dont les efforts ne sont pas en vain : Zoé Kazan est parfaite, Daniel Radcliffe se cherche encore, mais touche au but.
Bilan : une énième victime de la VF, une happy end maladroite, et la confirmation que Richard Curtis reste le véritable darron de la comédie romantique avec les savoureux 4 Mariages et un Enterrement, Love Actually ou encore Il Était Temps. Que voulez-vous, je suis un grand romantique…