Ces cinq enfants que la réalisatrice a suivi font preuve d'une maturité exceptionnelle face à la maladie.
Ils disent des choses sur la mort, sur la vie, sur la souffrance hors du commun. Leurs paroles sont de portée universelle.
Ils sont très empathiques pour la plupart, en particulier le petit Imad et le jeune Charles.


Il faut voir comment Imad rassure son jeune camarade de classe qui a peur d'aller au CP et comment il le tient par les épaules en l’accompagnant dans la nouvelle salle de classe.
C'est qu'il en a vu d'autres lui, Imad.
Atteint d’insuffisance rénale, il a été envoyé d'Algérie dans un hôpital français tout jeune. Il a subi de nombreux traitements, notamment des dialyses trois fois par semaine.
Tous les jours, il souffre quand sa maman lui pose sa sonde naso-gastrale.
Pauvre petit chou. Ses larmes m'ont brisé le cœur.
Il est d’une telle force et d'une telle maturité l'instant d'après qu'on se dit mais finalement, ce sont les enfants qui guident nos pas, nous montrent le chemin du courage, de la résistance et de l'opiniâtreté.
Vivre malgré tout, accepter les traitements, garder espoir, rester confiant tout en n’éludant pas les problèmes : voici la leçon de vie qu'ils nous donnent.


La solidarité entre enfants malades au sein de services hospitaliers m'a particulièrement marqué. Charles et Jason forment un duo incroyable. Charles qui souffre pourtant beaucoup, a une grande vitalité et il est d'une protection tellement touchante à l'égard de Jason : garçon de son âge, mais plus handicapé que lui et qui avance moins vite dans les apprentissages. Il joue avec lui, essaye de lui apprendre des choses (cf la scène du Dooble si mignonne, la première de la bande annonce).


Tugdual qui aime tant les plantes et se ressource auprès de la nature avant d’affronter ses cures hospitalières si douloureuses, est vraiment touchant aussi quand il parle de la poule ayant perdu ses compagnes. il dit qu'elle ira mieux qaund elle aura oublié qu'elle a eu des compagnes. Une telle empathie, une telle compréhension des sentiments à son âge !


Le destin de Ambre m'a fait verser des larmes, surtout quand sa maman dit au service des soins palliatifs à domicile qu'elle préfère faire vivre les derniers moments de Ambre en famille, entourée des siens et non à l’hôpital. Cette petite fille si pleine d'entrain, si belle et passionnée (elle fait du théâtre et du badminton) a vu son état de dégrader et elle ne peu plus aller à l'école.
Son traitement a du être renforcé. On la voit vivre des moments de joie en famille avec ses parents et ses sœurs. On ne peut pas s’empêcher alors de penser à la maladie qui guette et fait des ravages dans ce petit corps.


Camille, lui du haut de ses cinq ans, sait exactement de quoi il soufre : un neuro-blastome, cancer qui ronge ses os. Il a mal mais il court. Il est si enjoué et si sincère ce petit prince, plein de courage pour affronter les traitements, si lucide face à la maladie.


Bref ce docu est vraiment très émouvant et je vous le recommande sans détours.


La réalisatrice, Anne-Dauphine Juliland, a été confrontée à la maladie de deux de ses enfants, dont une qui en est décédée (maladie génétique orpheline) et elle a écrit un très beau livre sur ce thème, pour compter l'histoire de sa famille. Il s'intitule Deux petits pas sur le sable mouillé.


Bref ce docu est vraiment très émouvant et je vous le recommande sans détours.


La réalisatrice, Anne-Dauphine Juliland, a été confrontée à la maladie de deux de ses enfants, dont une qui en est décédée (maladie génétique orpheline) et elle a écrit deux très beaux romans sur ce thème, pour compter l'histoire de sa famille.
Du coup, elle est d'une justesse incroyable en filmant de près ces enfants.
Elle pose sa caméra avec une grande pudeur et sait capter les moments exceptionnels de la vie des ces enfants et recueille leurs paroles pleines d'espoir, leur énergie incroyable et leur optimisme à tout crin.
Anne-Dauphine Juliland a utilisé une seule caméra parce qu'elle souhaitait que l'équipe de tournage soit la plus légère possible pour que sa présence ne perturbe pas les enfants et le personnel médical. Mais ce n'est pas la seule raison : "Je me suis aussi dit qu’avec une seule caméra nous ne serions pas partout et, justement, cela me semblait important. Important parce que cela déterminait un point de vue, un choix et que si l’enfant avait envie de bouger ou de sortir du champ, il était libre. C’était une façon de respecter sa liberté. Je ne voulais pas récupérer son mouvement avec une autre caméra. Surtout qu’il ne se sente pas cerné. Qu’il sache à qui s’adresser comme si la caméra était le spectateur", termine la réalisatrice.


Moi, je dis "bravo" !

Créée

le 22 mars 2018

Critique lue 392 fois

8 j'aime

Critique lue 392 fois

8

D'autres avis sur Et les mistrals gagnants

Et les mistrals gagnants
Elsa_la_Cinéphile
8

L'espoir au bout des pas

Ces cinq enfants que la réalisatrice a suivi font preuve d'une maturité exceptionnelle face à la maladie. Ils disent des choses sur la mort, sur la vie, sur la souffrance hors du commun. Leurs...

le 22 mars 2018

8 j'aime

Et les mistrals gagnants
vincenzobino
9

A m'asseoir sur un banc 1 heure 20 avec toi

A m'asseoir sur un banc 1 heure 20 avec toi Ils s'appellent Ambre, Camille, Charles, Iman et Douhaim, ont entre 7 et 12 ans et alors qu'à leur âge, ils devraient être libres de jouer, leur quotidien...

le 4 mai 2017

5 j'aime

Et les mistrals gagnants
Mawelle
7

Documentaire percutant pour public large

Un documentaire qui n'est pas divertissant mais rafraichissant. Je pense très sincèrement qu'il continuera à plaire à pas mal de monde (les notes sont déjà très bonnes) et je vous encourage à le voir...

le 8 févr. 2017

3 j'aime

Du même critique

Antoinette dans les Cévennes
Elsa_la_Cinéphile
7

Clin d'œil à Rohmer ?

J'ai trouvé ce film très frais, et pas du tout surjoué. Laure Calamy y est formidable. Elle irradie tout de son sourire et de son naturel. Ses larmes et ses moments de désespoir sont émouvants. Elle...

le 20 sept. 2020

29 j'aime

22

37°2 le matin
Elsa_la_Cinéphile
7

Mi fugue mi raison

Et oui, il aura fallu que le réalisateur disparaisse et qu'Arte passe en hommage ce film jugé culte par beaucoup de personnes, pour que je le découvre enfin. Mon avis est mitigé. J'hésite entre une...

le 22 janv. 2022

25 j'aime

15

Fatima
Elsa_la_Cinéphile
9

Une mère-courage au grand jour

Philippe Faucon sait comme personne filmer les personnages féminins issus de l'immigration maghrébine, des quartiers populaires. Peut-être parce qu'il est fils et mari de femmes algériennes et qu'il...

le 23 oct. 2015

24 j'aime

18