Le bonheur suprême ?
"I Origins" et ses sombres tendances anti-darwiniennes bien américaines avaient déjà un peu douché notre intérêt pour la SF perchée de Mike Cahill, mais six ans plus tard, on était quand même...
Par
le 6 févr. 2021
12 j'aime
8
Voir le film
L'originalité de Bliss tient dans son scénario à pile ou face : comme le formule son actrice principale, Salma Hayek, au micro d'Allociné, "l'interprétation du film dépend de qui le regarde". Et pour cause, Bliss est une énième proposition moderne de la caverne de Platon, allégorie suggéré à plusieurs reprises dans le cinéma de science-fiction, à l'instar de Matrix, des sœurs Wachowski (1999), ou Ouvre les yeux, d'Alejandro Amenabar (1998). Mais au contraire des deux exemples précités, Mike Cahill fait le choix de ne pas trancher : où est la réalité, où est le fantasme ? Dans un monde gris et sinistre, hostile et individualiste, où dans un paradis ensoleillé, au fonctionnement utopique et moderne ? Au spectateur de décider.
Bliss fait aussi le choix d'être toujours un peu marge de la science-fiction classique : Mike Cahill propose une vision un peu naïve, qui sacrifie le grand spectacle à la poésie et la mélancolie, à l'image de ce que proposait Charlie McDowell en 2017 avec The Discovery.
Déroutant, le film n'est malheureusement pas exempt de défauts : est-ce le côté artificiel des univers ou les prestations d'Owen Wilson et de Salma Hayek, manquant souvent de la présence nécessaire dans un film concept ? Sans doute un peu des deux.
Intriguant sans plus, original mais ne parvenant pas à se défaire des multiples références, Bliss est un film charmant, sans être toujours convaincant.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Ciné confiné 2
Créée
le 10 févr. 2021
Critique lue 250 fois
D'autres avis sur État d'esprit
"I Origins" et ses sombres tendances anti-darwiniennes bien américaines avaient déjà un peu douché notre intérêt pour la SF perchée de Mike Cahill, mais six ans plus tard, on était quand même...
Par
le 6 févr. 2021
12 j'aime
8
A peine avais-je fini de voir ce Bliss – le dernier film en date à ce jour de Mike Cahill – que je n’ai pas pu m’empêcher d’aller fureter sur le net. Je voulais comprendre. Pourquoi ne m’avait-on pas...
le 2 janv. 2022
6 j'aime
8
Oh la déception, j'aime bien Mike Cahill, son I Origins était très intéressant, il arrivait à insuffler une vraie émotion dans son long métrage, chose que malheureusement je ne retrouve pas dans ce...
Par
le 5 févr. 2021
5 j'aime
2
Du même critique
Inexorable est le 7e long-métrage du réalisateur belge Fabrice du Welz, connu pour ses films de genre Calvaire (2004), son thriller Vinyan (2008) ou son film hollywoodien Message from the King...
Par
le 10 mars 2022
23 j'aime
Journaliste, David Dufresne a travaillé à Libération dans la presse écrite ou encore dans la chaîne d’information en continu I-Télé. Il a collaboré avec le site internet Mediapart. Auteur de...
Par
le 16 sept. 2020
20 j'aime
1
La Dernière Vie de Simon montre dès sa scène d’introduction tout son potentiel et ses influences : elles ne sont pas dans la Bretagne lumineuse qui sert de décor à l’intrigue de Léo Karmann et...
Par
le 27 janv. 2020
18 j'aime