Librement adapté d'un roman anglais des années 80 d'Aidan Chambers, La danse du coucou, Été 85 est avant tout une histoire d'amour passionnelle entre deux adolescents au cours des vacances d'été, près de la mer. Ce que j'ai apprécié, c'est que le scénario ne problématise jamais l'homosexualité. Cette passion amoureuse estivale parle à tous et on sent que cette oeuvre tient une place particulière dans la filmographie de François Ozon. En effet, on y décèle une trace de nostalgie dans ce portrait de corps troublés, animés par des émotions vives et perçantes. Au son de tubes oubliés, entre gravité et loufoquerie, on suit ces destinées dans des allers-retours continus entre passé et présent. Dès le début, la voix off du personnage principal nous expose les faits, nous avertit du drame qui va être raconté. Pour ma part, ce choix de narration m'a étonné car il a considérablement amoindrit mon intérêt, enlevant tout suspense et toute curiosité pour cette histoire plutôt banale. Certes, je reconnais la qualité de mise en scène, simple et efficace, avec un beau grain à l'image, ainsi que l'interprétation réussie des deux jeunes acteurs, Félix Lefebvre et Benjamin Voisin, dans ce rapport de dominant-dominé guidé par une belle alchimie. Mais c'est avec une grande sensation de déjà-vu que j'ai traversé cet Été 85. J'avais l'impression de revoir le très long Call Me By Your Name de Luca Guadagnino (c'est l'amour à la plage, aou tcha tcha tcha). Du coup, il ne m'a pas surpris et le premier mot que j'ai eu à la bouche en sortant de la salle c'est "chiant" ! En fait, une partie de moi n'y a pas cru... Que ce soit à cause des jeux caricaturaux de Philippine Velge (l'accent anglais tellement pas naturel) ou de Valeria Bruni Tedeschi (hystérique), des personnages secondaires anecdotiques et pas assez creusés du professeur de lettres (Melvil Poupaud) ou du père (Laurent Fernandez) ou encore à cause de certaines scènes dont le rendu est maladroit et raté. L'émotion et la surprise, pour moi, n'étaient pas au rendez-vous. Je m'attendais à autre chose et je suis resté sur ma faim. Mais ce n'est pas l'avis des critiques presse qui sont dithyrambiques...