Une amie sans expérience me demandait recemment ce que c'était, réellement, d'être en couple, d'aimer, d'être amoureux. Le prochaine fois, plutôt que de me perdre dans mes vaseuses descriptions, je lui envoie directement le lien vers Eternal Sunshine. Parce que c'est peut-être ça, aimer, c'est peut-être ça, "vivre avec". J'ai mis bien du temps à regarder ce film, comme tous ceux dont j'entends trop parler. Et puis, il faut bien le dire, l'affiche avait l'air si niaise. Alors, crétin, ce film ? Sous des abords simples, sous un scénario qui ressemble à tant d'autres ("gnagnagna, ils s'aiment ils s'aiment plus ils se re-aiment"), Eternal Sunshine c'est surtout un film poignant de réalités amoureuses... Eh ouais : dans la vie, on rencontre des gens, des gens qui nous font peur tellement ils nous remuent, des gens qui nous secouent si forts qu'ils finissent par pénétrer la moindre parcelle de nos cerveaux. Eternal Sunshine of the Spotless Mind, c'est surtout l'histoire du couple quand il passe de l'état amoureux à l'état d'amour. Clementine est fatiguante et insécure, Joel trop sérieux et silencieux. Aucun des deux n'est cette terrible enveloppe d'illusions dont on emballe les coups de foudre, les coups de coeur, les coups de chance... Mais coup de bol, s'aimer c'est cela : mettre à nu, et aimer quand même. "Je ne suis pas un concept" : la fragilité de Clémentine derrière cette phrase, c'est la volonté de chacun d'être aimé avec ses peurs, ses angoisses, ses crises de larmes, ses silences, ses choses si chiantes qui font de nous...Nous. Et aimer, c'est ça : filer sous un drap avec Tangerine, l'entendre raconter ses traumatismes, laisser pénétrer l'autre tout au fond de nous, même là où ça fait très mal. C'est cela, l'amour. Cela, ou l'oubli.


Bon... Maintenant que j'ai bien les larmes aux yeux, on va passer à autre chose : Eternal Sunshine c'est aussi une des rares opportunités de voir au cinéma des personnages profonds hors des classiques héros de nos grands écrans ! Une héroïne qui a plus à offrir au spectateur que son simple état d'intérêt romantique du héros, un héros bien loin des standards de la masculinité classique. La photographie du film est typique de Gondry, tout en onirisme, touchant parfois à la tranquille épouvante.


En clair : aimer, c'est ça, le cinéma, c'est ça aussi.

OctobreRousse
9
Écrit par

Créée

le 24 sept. 2020

Critique lue 64 fois

OctobreRousse

Écrit par

Critique lue 64 fois

D'autres avis sur Eternal Sunshine of the Spotless Mind

Eternal Sunshine of the Spotless Mind
Fritz_the_Cat
9

La Prochaine fois je viserai le coeur

Ca tient à si peu de choses, en fait. Un drap qui se soulève, le bruit de pieds nus qui claquent sur le sol, une mèche de cheveux égarée sur une serviette, un haut de pyjama qui traîne, un texto...

le 4 sept. 2022

222 j'aime

34

Eternal Sunshine of the Spotless Mind
EvyNadler
10

Un petit bijou de vie plein de poésie...

Jim Carrey prouve une fois de plus qu'il n'est pas qu'un trublion. C'est surtout un immense acteur avec une palette d'émotions immense. Kate Winslet, elle, livre ici une de ses plus belles partitions...

le 24 avr. 2014

164 j'aime

12