"Celui qui veut seulement espérer est lâche. Celui qui veut seulement se ressouvenir est voluptueux. Mais celui qui veut la Reprise est viril" disait Kierkegaard. Ainsi, ce film est à première vue voluptueux, la mémoire se perd et se rattrape, pas un jour passe sans que le ressouvenir de l'amour-passion des premiers jours se fassent désirer, pas un seul des plus sombres songes éteindra l'éclat de la plénitude. Ce film montre a quel point le rêve est la porte de la mémoire, il crée une fiction à partir de notre passé, il hante, il tourmente. J'ai eu un regard très kierkegaardien sur ce film. L'amour à jamais greffé à une ineluctable mélancolie qui avec le temps se metamorphose en haine. Mais c'est ensuite que se produit la Reprise, sans espérance aucune, la voilà. La mémoire aura beau s'effacer, ce sera toujours le même instant gorgé des mêmes volontés qui se produira et se reproduira encore et toujours. Il se retrouve pour se perdre, pas besoin de tourner deux heures supplémentaires pour savoir que les deux amoureux se déchireront à sang de nouveau pour se soigner mutuellement plus tard.
Pour ce qui est de la forme, Michel Gondry montre encore sa connaissance de la science des rêves. le rêve, avec sa propre cohérence, ses propres lois, nous nous y perdons. Piégé dans une chronologie schizophrénique, tel est la construction des songes. La musique adoucie les peines, la REPRISE de Beck est magique,
Bref un bijou, mon modeste avis.

Créée

le 21 mai 2017

Critique lue 507 fois

3 j'aime

Critique lue 507 fois

3

D'autres avis sur Eternal Sunshine of the Spotless Mind

Eternal Sunshine of the Spotless Mind
Fritz_the_Cat
9

La Prochaine fois je viserai le coeur

Ca tient à si peu de choses, en fait. Un drap qui se soulève, le bruit de pieds nus qui claquent sur le sol, une mèche de cheveux égarée sur une serviette, un haut de pyjama qui traîne, un texto...

le 4 sept. 2022

222 j'aime

34

Eternal Sunshine of the Spotless Mind
EvyNadler
10

Un petit bijou de vie plein de poésie...

Jim Carrey prouve une fois de plus qu'il n'est pas qu'un trublion. C'est surtout un immense acteur avec une palette d'émotions immense. Kate Winslet, elle, livre ici une de ses plus belles partitions...

le 24 avr. 2014

164 j'aime

12

Du même critique

Mystery Train
GaspardIzmailov
9

Un voyage en compagnie du fantôme du King lui-même

Jim Jarmusch montre encore un fois son amour pour le rockabilly, le cinema lent et silencieux d'Antonioni (on citera notamment Blow up) et les marginaux. Nous suivons quatre groupes de personnes dans...

le 24 août 2015

5 j'aime

2

L'Homme qui ment
GaspardIzmailov
9

L'homme qui voulait exister en mentant.

L'homme qui ment d'Alain Robbe Grillet, avec Jean Louis Trintignant reprend la forme de ses autres films. Le montage est labyrinthique et enferme le personnage, un soi-disant Boris, dans ses propres...

le 16 janv. 2017

4 j'aime