Soyons clair dès le départ : non, il ne mérite pas une si bonne note objectivement.
C'est une comédie romantique américaine potache avec Will Ferrell et du coup on sait à peu près à quoi s'attendre, aucune véritable surprise.
Mais quand même, si, un petit peu finalement, non pas sur la qualité du film, ça remplit des cases, c'est facile mais une surprise sur l'idée que l'on pourrait s'en faire au premier regard.
C'est en effet une comédie romantique, et beaucoup plus appuyé sur le romantique que sur la comédie, Eurovision est rarement hilarant, les habituelles blagues sur le zizi made in Ferrell, une ou deux scènes un peu délirantes mais qui tombent véritablement à plat, techniquement, c'est pas très bon côté humour.
C'est en effet aussi une parodie, mais plus dans la veine du pastiche que de la caricature, ici on ne tourne pas en ridicule cette étrange festival européen des musiques actuelles mais on lui rend un touchant hommage tout en digérant les effet un tantinet grotesque du fameux concours.


D'ailleurs, beaucoup d'éléments confirment cette note d'intention à commencer par le titre du film, qui n'est d'autre que l'appellation officielle du concours utilisant la même police d'écriture, les caméos nombreux d'anciens participants et le foisonnement de paillettes (bon, c'est moins sur pour ce dernier).
C'est même un peu dommage finalement car le film réussi plutôt bien à dresser un portrait de l'Eurovision en jaugeant plutôt bien la sympathique moquerie et l'évidente louange mais il rate un peu tout le reste, enfin, il remplit juste les cases automatiques de la comédie américaine en débordant en plus, du coup, la relation entre les deux personnages principaux devient très rapidement lourde et indigeste et on finit par se désintéresser finalement d'eux pour les à côtés.


Ces détails en bordure sont du coup, la peinture de l'Eurovision comme précitée mais aussi le petit tableau de Húsavík, la ville islandaise dont sont originaires nos deux candidats et si c'est fait sans trop de finesse, on s'y attache tout de même un peu, suffisamment pour avoir un soupçon d'émotions.
Et si le duo principal ennuie, les protagonistes secondaires sont parfois très chouettes comme Dan Stevens qui joue le candidat russe et surprend par sa voix et son interprétation de nombreux clichés.


Enfin, pas besoin d'aller plus loin, si The Story of Fire Saga a mérité tant d'étoiles, c'est que, déjà, ça colle bien avec l'Eurovision, les étoiles et surtout qu'à titre personnel, le film aborde deux choses qui me plaisent beaucoup l'Islande et l'Eurovision, certes pour des raisons parfois très différentes ou vaguement similaires au film, mais ça m'a suffit amplement pour avoir passé un bon moment, voire j'y ai même pris du plaisir, je crois.


Bref, en tant que comédie, c'est raté, en tant que romance, c'est basique, en tant que parodie, c'est gentil, en tant que fan de l'Eurovision, c'est presque parfait.


Petite anecdote : lors de la remise des points cette année à l'Eurovision, le jury islandais s'est quand même fendu d'un joli clin d'oeil au film.

Yoann_O_Bedlam
8
Écrit par

Créée

le 24 mai 2021

Critique lue 70 fois

1 j'aime

Yoann O'Bedlam

Écrit par

Critique lue 70 fois

1

D'autres avis sur Eurovision Song Contest: The Story of Fire Saga

Du même critique

Le Tambour
Yoann_O_Bedlam
5

Un tambour qui cogne dur.

Décidément, je ne parviendrais sans doute pas à noter ce film. Si je m'écoutais, il aurait droit à un médiocre 2 ou 3 mais c'est bien parce que je l'ai trouvé insupportable... attention, pas...

le 30 mars 2015

15 j'aime

3

Star Trek : Picard
Yoann_O_Bedlam
4

Admirable Jean-Luc Picargh.

Bon, ça ne démarre pas top ouf mais les premiers pas dans la nouvelle arrivée de l'univers Star Trek se fond et colle à la nouvelle image modernisée, démarche entamée avec Star Trek Discovery, dans...

le 24 mai 2020

10 j'aime

Hérédité
Yoann_O_Bedlam
4

Hérédité des clichés du film d'horreur

Hérédité débarque et déboule comme LE film d'horreur à ne pas rater à l'orée de l'été, plan marketing ficelé, des retours dithyrambiques et au final, je n'en connaissais que son affiche plutôt...

le 18 juin 2018

6 j'aime

1