Eva, c'est le retour d'une belle science fiction. Une science fiction à l'esthétique léchée. Un retour à un univers classieux, fin, ambitieux, intelligent, extrêmement attirant en somme.

Dans Eva, les jeunes étudient le fonctionnement robotique. Ils fabriquent des chevaux miniatures sur leurs tables qui réagissent comme des vrais. L'âme des créations, ils envisagent leur caractère, et cherchent à se rapprocher de l'humain le plus possible. C'est d'ailleurs pour ça qu'Alex est rappelé : il doit terminer le travail démarré il y a 10 ans et qu'il a abandonné...

Dans Eva, on trouve un robot servant hyper sympa capable de modifier sa sensibilité sur commande, un chat en métal vraiment mignon, des véhicules carrés hi tech, une gamine à croquer (mais mineure), et tout un tas de ces choses qui le rendent vraiment beau.

Eva aborde un paquet de thématiques chères à la science fiction robotique, que Ghost in the Shell, à son époque, avait su parfaitement magnifier.
Eva reprend ces sujets sous un angle un peu différent. Le rapport homme machine se pose du début à la fin comme le fil rouge évident à l'aventure qui se déroule sous les yeux du spectateur.
Qu'est-ce qui fait un humain ? Jusqu'où un robot n'est qu'un robot ? Qui décide ? Qui est capable de le faire ? Comment s'établissent les normes ?

Pourtant, au lieu d'emprunter ce chemin glacial du film parfait, et de triturer ces questionnements délicats, Eva, choisit in fine, de n'être qu'un film. Trop didactique, trop entouré de pathos, de sentiments, Eva se perd sur l'autoroute qu'il s'était créée, celle qui mène vers le panthéon. Eva se contorsionne pour tirer une larmichette (sans succès) et, dans sa recherche du sentiment, oublie de porter jusqu'au bout haut son propos de départ, oublie de troubler par les réponses qu'il apporte, oublie de marquer durablement.

Du coup, Eva s'embourbe, se blinde de twists prévisibles et d'incohérences graves.

N'en demeure pas moins une aventure simple, aux personnages attachants dans un univers qui fait envie. L'ambition populaire du film l'empêche simplement de tutoyer les ténors du genre en se contentant de n'être que ce qu'il est.
hillson
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le 30 janv. 2012

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