N'ayant pas vu la bande-annonce du film, je ne m'attendais pas à grand-chose en visionnant Eva, film de Benoît Jacquot, adapté (pour la deuxième fois au cinéma) d'un livre de James Hadley Chase, publié en 1945. Le film démarre sur une belle promesse, les thématiques sont bien installées.
Mais surtout : je suis convaincu de regarder un thriller !
Et pour moi la déception est en grande partie due au décalage total entre la promesse du genre et l'exécution. D'ailleurs, je découvre a postériori que le film a été "markété comme un drame" ...
Plus les minutes filent, plus les incompréhensions s'accumulent. On a du mal à comprendre les motivations de Bertrand, le protagoniste, qui pourtant est supposé être plein de rage et/ou de culpabilité. Quant à Eva, malgré une performance convaincante d'Isabelle Hupert, sa froideur constante finit par créer une sacrée distance émotionnelle avec le spectateur (comblées en partie grâce à deux ou trois scènes avec des proches).
Au final, on sent que rien n'a été vraiment exprimé sur des sujets pourtant bien fertiles : l'imposture, la passion, la liberté de choix, la perversité, la culpabilité ... Si bien que lorsque le "twist" arrive, j'étais trop occupé à souligner toutes ces frustrations.
Pour finir sur les dialogues, qui de mieux que le personnage de Caroline pour en juger la qualité : "C'est plat, tu vaux mieux que ça". Ce rare moment d'autodérision involontaire m'a poussé à rajouter une petite étoile.