Evangelion 2.0 : You Can (Not) Advance par AntoineRA
Ce second film est ce qu'Hideaki Anno a pu faire de mieux au sein de la franchise Evangelion. Pourtant déstabilisant - même pour les connaisseurs - à deux reprises, Anno joue avec l'histoire pour offrir un développement radicalement opposé, et apporte encore des éléments qui théorisent la tétralogie comme suite plutôt que remake. Toujours avec une image douce appréciable, cet Evangelion 2.22 pousse davantage les capacités graphiques modernes pour offrir des scènes d'action phénoménales et mémorables, avec davantage de CGI 3D toujours aussi bien intégrés dans les plans 2D. La musique de Sagisu n'y est pas innocente puisqu’il accroît aussi le degré d'épique pour élever les scènes du film. Les plans sont toujours très beaux, avec ce côté contemplation/introspection qui reste de mise, et les interactions entre les personnages suivent généralement l'anime d'origine dans une version condensée. À leur image, le film évolue d'une ambiance bon enfant au désespoir absolu. La grosse surprise vient surtout de ce finale monumental et inattendu qui marque une rupture totale avec la série. Extrêmement bien mis en scène, encore une fois porté par une palette de nuances ternes (un régal visuel), il emmène la tétralogie sur des sentiers nouveaux après avoir survolé l'ensemble des épisodes restants et emprunté à The End Of Evangelion. Une œuvre excellente, seulement entachée d'un nouveau personnage futile et de deux musiques à l'emploi étrange. Déroutant, mais compréhensible du point de vue artistique ; et c'est ce qui tend à rendre ce second film si particulier.