Evangelion: jusqu'au point de rupture

Nous y voilà... Après un 3eme volet que j'avais apprécié pour sa volonté de faire quelque chose de neuf et son côté plus sombre, le dernier film de la saga est enfin disponible

Cet opus final est celui de tous les excès. Un mastodonte de plus de 2h30 qui parvient dans un tour de force à combiner tous les aspects primordiaux de la saga (les qualité autant que les défauts) et à les pousser à l'extrême.

Tout paraît sans limite : les batailles colossales et interminables mettant en scène des milliers de personnages et des véhicules/mechas tous plus perfectionnés les uns que les autres, un puits sans fond de termes et concepts nouveaux ou tirés de la série originale sans aucune possibilité pour le spectateur de les assimiler au fur et à mesure, des hommages à la pelle à la série originale ou à d'autres oeuvres, des réflexions philosophiques toujours aussi difficiles à suivre, de la violence, du sang et du fan-service à outrance, tout cela alternant avec des scènes de la vie quotidienne d'une sensibilité rare pour la franchise... tout cela se mélangeant dans une spirale infernale qui nous emmène...

À un final dont l'optimisme pur semble se poser comme un anti "end of Evangelion", mais rapproche le film des deux derniers épisodes de la série.

Anno semble avoir fait le point sur son rapport aux fans, sur cette franchise qui l'a obsédé et s'est nourrie de lui. Le créateur a su transcender son œuvre et invite le public à le joindre. La vie, la vraie est au dehors. Les seules personnes qui comptent réellement sont celles qui nous entourent, pas les personnages virtuels créés de toutes pièces. Oui, c'est parfois difficile, oui, chacun va parfois souffrir mais finalement, c'est ça vivre. Malgré les années qui passent, le message d'Anno reste le même et il paraît plus important que jamais.

Malgré cette volonté de faire passer un message à travers son film, on sent cependant que le réalisateur a laissé cour à toutes ses obsessions dans la réalisation du long métrage, qui ressemble parfois à une purge cathartique otaku plutôt qu'à une volonté de créer une réelle œuvre d'art.

Un film unique pour une saga unique, et qui malgré ses défauts propose une expérience totalement atypique. Pour ma part je m'estime heureux que ce genre de film aie pu sortir un jour, compte tenu de la folie du projet !