Pauvre Stallone

Le passage aux années 2000 a détruit nombre de carrières d'anciennes légendes du cinéma d'action; Schwarzy, Stallone, qui se sont ensuite redressés, tombent à nouveau dans les abîmes des films de peu de qualité. Et si Schwarzy s'est perdu dans Killing Gunther, Stallone commence à chuter dans les dtv bas de gamme à la Lundgren ou Van Damme, pour ne pas dire Seagal ou Steve Austin.

Triste étape de sa carrière (bien plus que de voir un énième Tuche sortir au détour de nos salles métropolitaines), cette première suite à Evasion (non pas la dernière, puisqu'un troisième volet était prévu avant même la sortie du second) marque une profonde rupture avec l'opus original; plus de Schwarzenegger, exit la rencontre mythique et les regards complices, adieu les combats bien foutus et le budget honorable.

On se retrouve avec un film aux relents de téléfilm opportuniste et sans le sou, avec pour seul argument de vente la présence de Stallone et Batista, deux figures désormais connues des petits d'action pourraves. Et si l'on pouvait tout de même avoir un minimum d'attentes au sujet de leur rencontre en tant que héros d'un actioner, le peu de temps de présence à l'écran alloué aux deux acteurs dévoilera nombre des raisons de l'échec du film.

En plus d'être fauché comme pas deux, Evasion 2 semble n'avoir été tourné que pour le marché asiatique; pétri d'intentions purement pécuniaires, il enchaîne une première heure des plus inintéressantes durant laquelle le spectateur, perdu et en manque de présence Stallonienne, est pris de la sensation farouche d'être tombé sur un petit film de kung fu relativement mauvais, et qui n'a de lien avec l'oeuvre américaine originale que pour l'évocation d'une prison servant de cage à combat.

Et si le principe du film est complètement idiot, la justification de l'intrigue entravera totalement le rôle que Stallone pouvait y jouer, se voyant récupérer le second rôle de son propre film, alors que le véritable héros n'est même pas présent sur l'affiche américaine. Petite arnaque s'il en est, Evasion 2 a ceci de oarticulier qu'on ne parvient pas à identifier de réel point positif lors de son déroulement.

Tout est mauvais, amateur, mal fait; la mise en scène est laide, le montage anarchique, les chorégraphies et la manière de filmer les combats incompréhensible, les acteurs jamais engagés, l'écriture totalement incohérente. Et vas y que le rythme se perd dès l'introduction, ne parvenant plus à captiver un spectateur répugné par ce syncrétisme culturel hideux.

Pas la peine de plus s'appesantir dessus. Sûrement le plus mauvais film de 2018.