Escape Plan 2 : Hades, Steven C. Miller, U.S.A, 2018, 1 h 36

À ma droite, Sylvester, 72 ans, acteur de retour en Ray Breslin, dans une suite pas forcément nécessaire. À ma gauche exit Arnold, occupé à jouer le Capitaine Crochet dans un film russe avec Jackie Chan (si si…) et prêter sa voix pour ‘’Superhero Kindergarten’’, un programme pour enfants. Pour le remplacer, il est fait appel à une autre montagne de muscles, ce gauchiste de Dave Bautista, accessoirement légende du catch. C’est ici que l’arnaque commence.


Non pas que Bautista soit le problème, loin de là. Ce comédien peine à trouver des rôles à sa mesure, malgré son charisme et un jeu d’acteur bien supérieur à un John Cena. Le fait est que les débouchés à Hollywood sont un peu obstrués par l’omniprésence de Dwayne Johnson, qui ces 10 dernières années a pris la place de… Schwarzenegger justement.


En soit, la présence de Bautista s’avère plutôt cool, comme retrouver Stallone, ça fait toujours plaisir. Le souci se situe ailleurs. Si l’intérêt cinématographique du premier ‘’Escape Plan’’ se résumait surtout à la présence de deux monstres de l’actioner, un effort était fourni sur le casting en général. À quoi s’ajoutait un esprit cartoon omniprésent, rendant l’expérience jouissive et diablement sympathique.


Oui, mais voilà, retirer Stallone et Schwarzenegger de l’équation, puis proposer un casting inconnu et/ou peu convaincant, ce qui en résulte est un métrage qui ressemble à tout DTV bof et peu digne d’intérêt. Et c’est exactement ce à quoi correspond cette suite.


Vide de sens, d’enjeux, de plaisir coupable et d’inclination générale, il se pose en parfait contraire du premier film. L’histoire s’y montrait cohérente, avec un univers qui tenait la route, par un traitement over-the-top, un duo légendaire et l’interprétation d’un Jim Caviezel complètement taré. Ici, c’est bien simple : tout semble fait de travers.


L’histoire, complètement conne, raconte comment un ancien employé de Breslin, viré pour incompétence et mise en danger d’autrui, décide de se venger, parce que : ‘’ouin ouin, vous z’avez été pas gentils avec moi, sniff sniff’’. Et tout le principe du film tient là-dessus.


La prison, le Hades du titre, correspond à une infrastructure des plus nazebroques. Autant dans le premier, la structure pénitentiaire tenait la route, elle possédait un côté futuriste, mais pas trop, et des stratégies étaient mises en place pour la rendre, disons… convaincante et cohérente. Dans ‘’Escape Plan 2’’, que nenni ! Ultra futuriste, mais dans le mauvais sens du terme, rien ne justifie vraiment son existence, son fonctionnement, ni son but réel, à l’image du film. Le scénario tente bien de l’expliquer vainement. Puis finalement, après 2 ou 3 bagarres molles du genou, bah, on s’emmerde…


Ce n’est pas tant que le film soit plus mauvais qu’un autre actioner de DTV, il a même pour lui une relativement bonne réalisation. D’ailleurs, Steven C. Miller semble prendre du plaisir à tourner avec des stars has been, pour cela, veuillez vous reporter à sa filmo, composée de DTV nuls avec un Bruce Willis en PLS. (En revanche, en toute sincérité, arrêtez-vous sur ‘’Arsenal’’, qui propose un Nicolas Cage survolté tout en moustache, ou encore le fun et terriblement gore, ‘’Silent Night’’ de 2012)


Alors, pourquoi c’est une arnaque ?


‘’Escape Plan’’ vendait une rencontre au sommet entre Sly et Schwarzy. Tout était organisé pour que ce moment de légende puisse être aussi agréable que possible. ‘’Escape Plan 2 : Hades’’ tente de reproduire la même chose, en nous revendant Stallone et en y ajoutant Bautista. Alors oui, sur le papier ça a de la gueule. Mais en fait, le rôle de Stallone est secondaire, et n’a d’importance qu’à la fin du récit, qui reprend [en moins bien] toute l’évasion du premier volet.


Mais là où c’est l’anarnaque complète, c’est que Bautista n’apparaît que lors de deux scènes… Ce n’est même pas un second rôle, c’est de la figuration. Pour prendre en compte l’ampleur de cette fumisterie, regardez l’affiche du film. Pour ‘’Escape Plan’’, une certaine indulgence de mise permettait de l’apprécier, car il remplissait son contrat. Pour ‘’Escape Plan 2’’, il y l’impression d’être méchamment pris pour une poire.


Le seul moment de bravoure de Bautista qui, rappelons-le, est un catcheur, donc un gars qui sait faire la BAGARRE, n’arrive qu’à la fin de la dernière séquence. Il débarque de nulle part, au beau milieu de la prison ultrasécurisée, avec un GROS flingue, tel un Deus ex-machina tout pété. Cette séquence essaye tant bien que mal de reproduire l’impression de Schwarzenegger et sa sulfateuse lors de la conclusion du premier volet. À peine le temps de se réjouir (enfin) de son arrivée, que le film se clôt sur… un Cliffanger… Ce qui signifie que les peines ne sont pas terminées, puisqu’il reste un troisième volet…


‘’Escape Plan 2 : Hades’’ ne propose absolument rien et se présente, en ce sens, comme oubliable. Les personnages principaux ont laissé leurs charismes au vestiaire, ne savent rien jouer, donc ils se montrent incapables de transmettre la moindre émotion. Le méchant est nul au possible et ses motivations, dignes d’un psychodrame dans une cour de récrée de maternelle, intéressent peu. Tout comme l'emploi du génial Titus Welliver, dans un rôle qui veut refaire un peu celui de Jim Caviezel, mais écrit tellement avec des pieds sans orteils, que ça donne juste l'impression d'un gros gâchis.


Quant aux sous-utilisés Stallone et Bautista, ils semblent uniquement présents pour piéger quelques truffes, qui vont bien sûr se diriger vers cette purge, au vu de l’affiche.


C’est le cas de votre cher rédacteur… Et pour l’anecdote, en lançant le film, ça lui a fait comme un chat dans Matrix… Et 10 minutes furent nécessaires pour réaliser qu’il l’avait [en fait] déjà vu. Cela révèle suffisamment l’impact que peut avoir ce bien triste divertissement. Malhonnête qui plus est…

Peeping_Stork
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le 23 juin 2021

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