Découverte furieuse de l'une des bobines qui a rendu célèbre le papa des Spiderman. Evil dead deuxième du nom est si différent de tout ce que j'ai pu voir jusqu'ici que je ne peux que conforter la réputation qui le précède. Véritable shoot pictural sous speed, qui prend des allures de cours de récréation où tout est permis, ce remake direct du déjà surprenant premier volet nous en met plein le gosier, jusqu'à plus soif. Après 1h20 de plaisir non dissimulé, c'est complètement épuisé que l'on tente de se remettre de ce marathon mêlé de gore et de comédie burlesque emprunt de la même générosité qui habitait déjà le premier film. Bardant ce dernier de scènes complètement improbables, qu'il met sur pied avec son sens aigu de la mise en scène et son envie intarissable de faire plaisir à son public, Raimi prouve avec Evil dead II qu'il en a sous le pied et surtout qu'il se fiche bien de ce que pourra penser le plus grand nombre.

C'est donc sans scrupule qu'il ne s’embarrasse d'aucune storyline et investit le même cadre narratif qu'il s'était amusé à mettre en image dans le premier Evil Dead. Seule différence, et de taille, il peut enfin laisser libre court à ses envies créatives. Des monstres poisseux en diable à cette iconisation sans borne d'un Bruce Campbell dément, le jeune cinéaste met sa caméra sur ressort et nous embarque pour un tour de montagne russe picturale qui ne fait pas dans la dentelle. Bon nombre de séquences font un effet assez monstrueux, et prouvent qu'avec de l'idée et une caméra, sans renfort de CGI dégoulinants, il est possible de mettre sur pied des ambiances qui cartonnent. Comment ne pas éclater d'un rire admiratif devant le fougueux Ash qui se bat contre sa propre main pour finir par la débiter en rigolant, avant de la remplacer, un grand sourire bien psychotique sur les lèvres, par une tronçonneuse ...

Evil dead II c'est vraiment ça, une surenchère dans le burlesque qui fait du bien. Jamais Raimi ne sent le besoin de se justifier, il livre son film d'horreur, comme il le souhaite, sans état d'âme. Cette absence totale de compromis est à mon sens à l'origine de la singularité revigorante qui caractérise Evil Dead II. Oui, le film a vieilli, oui certains effets sont aujourd'hui un peu datés, mais à aucun moment cela n'entache la liberté totale qui habite le cadre. On ressort de la séance la rétine lessivée mais satisfaite, complètement rassasiée par ce moment diablement inspiré qui jamais ne se laisse aller à la timidité. Une vraie tranche de générosité sur bobine, une belle démonstration de la part d'un auteur qui aime l'image et prend plaisir à la pousser jusqu'à son point de rupture.
oso
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le 20 févr. 2014

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