Perturbante, Alicia Vikander contemple Domhnall Gleeson à travers sa vitre sécurisée. C'est un test de Turing, ce test qui permet de différencier, à priori, une machine d'un être humain. Et dans ce dialogue on ne peut que se demander : qui passe ce test. Est-ce l'informaticien invité par son boss à un week-end de "découverte" ou ce visage monté sur une machine étrange ?
Basé sur une idée de science-fiction simple et efficace, Ex-Machina est une réflexion plus poussée sur l'intelligence artificielle et sur la responsabilité de l'être humain qui la mettra au monde. C'est aussi un thriller psychologique qui vient prendre le spectateur à revers, notamment grâce à un Oscar Isaac toujours plus inquiétant.
Car c'est ça le cœur du film : un jeu à trois entre le créateur, la créature et le spectateur qui essaye de savoir qui lui ment, qui le manipule jusqu'à douter de sa propre existence. Ex-Machina touche là la question ontologique présente dans la plupart des bons films de science fiction.
Outre les acteurs, le film est servi par une réalisation sobre de huis-clos qui pose les cadres et leurs problématiques et par des effets spéciaux si efficaces qu'ils en deviennent presque discrets.
Des films de science-fiction aussi simples, forts et efficaces, j'aimerais en voir tous les jours.