«Un jour les Intelligences Artificielles, nous regarderons comme les fossiles des plaines africaines». Cette phrase prononcée par Nathan (Oscar Isaac), un génie de l'informatique, un Frankenstein moderne résonne comme un avertissement aux oreilles de Caleb (Domhnall Gleeson), son jeune employé et par là même son disciple. Quelques jours avant, Caleb gagnant d'un concours interne, rejoint Nathan au fin fond de ce qui semble être l'Alaska ou le Canada, dans une demeure high-tech au milieu de nul part tel le château décrit par Mary Shelley, pour être le témoin privilégié d'une découverte extraordinaire. Loin des regards extérieurs, cette forteresse est le théâtre d'expériences menées par Nathan ayant fait fortune en inventant le moteur de recherche le plus perfectionné au monde. Cet autodidacte de la toile, cet être asocial vivant en ermite veut confronter sa création, une I.A. nommée Ava (magnifique femme-robot) à la conscience de Caleb durant un test de Turing, qui met en confrontation verbale un humain avec un ordinateur, ici, Ava. Loin des clichés des films de science-fiction traditionnels, «Ex-machina» tourné en quasi-huis clos se démarque avec son approche philosophique frontale entre les trois protagonistes du film, nous faisant presque oublier la machine. Tout l'enjeu du film est là. La mise en garde est grande : un jour, la machine surpassera l'être humain. Ce qui était de la science-fiction va devenir réalité, mais quand on se prend pour Dieu, il faut en payer le prix.