Exorcismo
Exorcismo

Film de Juan Bosch (1975)

Après avoir participé à une cérémonie satanique en Afrique, Leila n'est plus la même. La jeune femme insulte tout le monde et semble grandement malade. Lorsque des membres de sa famille sont retrouvés morts, le prêtre du village suspecte qu'une entité démoniaque se serve de son corps pour accomplir son sale boulot. En entreprenant un exorcisme, le Père Adrian Dunning réveille la colère de l'entité et la révèle au grand jour.


Vu son titre et la nature de son synopsis, il est facile de discréditer Exorcismo comme n'étant qu'une pâle copie de The Exorcist de Friedkin. Comme des dizaines d'autres films, Exorcismo a profité du succès phénoménal de l'oeuvre intiiale pour gagner en notoriété. Si la tactique semble facile, le film de Juan Bosch a au moins le mérite d'avoir été écrit trois mois avant que Linda Blair ne vomisse de la soupe au pois devant un public traumatisé!!!


Paul Naschy a beau affirmer qu'il a écrit le scénario de Exorcismo bien avant la sortie de The Exorcist, il est tout de même évident que celui-ci a été bidouillé par la suite pour profiter du buzz créé par l'adaptation du roman de William Peter Blatty. Ce n'est pas forcément un défaut car Exorcismo réserve le meilleur dans son dernier acte, lorsqu'il tente d'imiter la trame narrative de son grand cousin! Apparaissant d'abord sous forme de giallo (genre que Juan Bosch a côtoyé avec The Killer Wore Gloves et The Killer With A Thousand Eyes), Exorcismo tarde énormément à livrer les promesses véhiculées par son titre.


Le développement est lent, tellement qu'il apparaît que le scénario tourne autour du pot, évitant ainsi de nous exposer aux réelles intentions du film!! Comme dans tout giallo, l'histoire insinue qu'un meurtrier mystérieux rôde dans les parages. Par contre, le titre du film est suffisamment évocateur sur la cause des meurtres qui accablent la famille de Leila! Le scénario prend bien son temps d'introduire chaque personnage à l'aide de scènes souvent superficielles et inutiles. Malgré tout, cela donne la chance à Paul Naschy de se faire valoir dans le rôle du prêtre. Pour une rare fois, le populaire acteur se trouve du côté du bien, lui qui est généralement attaché aux personnages de psychopathes et de monstres.


Malgré qu'on y reconnaisse plusieurs éléments propres à The Exorcist (le lit qui lévite pour ne nommer que celui-là), le final est assez divertissant et compense la lenteur et le côté trop bavard du reste du film. La possession dans Exorcismo a le mérite d'offrir un revirement incestueux et malsain qui lui est propre. En effet, la jeune Leila n'est pas la proie de Lucifer où d'un démon quelconque,


mais bien de l'esprit de son père décédé!!


Bien qu'il ait connu un succès considérable à sa sortie en Espagne, Exorcismo est aujourd'hui considéré comme un film plutôt obscur et mineur. Malgré une première heure très ordinaire, il demeure néanmoins un des rares films potables à avoir surfé sur la vague de "The Exorcist".

daniellebelge
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le 4 avr. 2018

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